5
NOV
2016
Pour un monde pacifique et solidaire, contre le Front National, la haine et l’exclusion, nous manifestions ce matin pour un accueil des réfugiés dans la dignité
Le Président de la République François Hollande a décidé le démantèlement de la « jungle » de Calais. Les 6000 hommes, femmes et enfants qui s’y entassaient, conséquence directe des « accords du Touquet/Sangatte » signés par Nicolas Sarkozy qui avait très imprudemment accepté que la frontière britannique se trouve sur sol français, ont pu quitter ce bidonville géant devenu une honte pour notre pays.
Cette décision a été rapidement mise en œuvre, avec efficacité et humanité, par Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur et sa collègue Emmanuelle Cossé, Ministre du Logement. Mais il aurait été illusoire d’espérer le succès de cette initiative, si elle n’avait pas été accompagnée d’un plan national d’accueil répartissant sous l’autorité des Préfets les personnes concernées sur l’ensemble du territoire. On ne pouvait prétendre aider Calais en restant les bras croisés. On ne pouvait pas non plus, comme le demande le Front National, rejeter à la mer ou faire disparaître d’un claquement de doigt des êtres humains, victimes avant tout, de la violence ou de la pauvreté. Qui peut s’arroger le droit de décider de la vie et de la mort des autres ?
Dans l’Eure, trois communes ont donc été choisies pour ouvrir un centre d’accueil et d’orientation des réfugiés. La commune de Serquigny et son Maire, notre camarade et ami Lionel Prévost, avec le soutien de son équipe municipale, ont ainsi accepté de recueillir la semaine dernière, 35 migrants, venus d’Afghanistan ou du Pakistan. Grâce au travail de la municipalité, ils ont provisoirement trouvé soutien et assistance, écoute et bienveillance, chaleur et réconfort. De la part des élus comme des habitants. Loin de voir cela comme une infamie, cette générosité, que certains à nos côtés et que nous saluons appellent charité, d’autres humanité, constitue le témoignage d’une volonté, celle d’une ville de 2000 âmes, suffisamment sûres de leur identité et de leur force pour tendre la main à leurs semblables affaiblis, épuisés, inquiets. C’est un message digne. C’est un message noble. Celui de la promotion et pas seulement de l’observation des droits de l’Homme. La France doit à chacun, sans distinction d’origine ou de nationalité, le même respect. Là est sa singularité.
Face à cet élan, face à la spontanéité du soutien citoyen qui s’exprime depuis plusieurs jours, le Front National, parce qu’il est petit, parce qu’il est étroit, parce qu’il est sans vision, ni grandeur pour notre pays, a décidé d’instrumentaliser cette situation. Il cherche dans les communes choisies pour accueillir ces hommes et ces femmes, souvent isolés, ces mineurs éloignés de leur famille et de leurs parents, à provoquer la peur. Faute de pouvoir incarner le courage, on se réfugie dans la lâcheté.
Parce que ce parti qui plonge ses racines dans les périodes les plus sombres de notre histoire, n’a jamais la moindre solution face aux problèmes, il fait le choix de la détestation, de la division, de la délation. Ce petit discours de la médiocrité ordinaire est constant. Il a trouvé un porte-parole à sa mesure lilliputienne Nicolas Bay. Cet homme au physique angoissant et qui, en toutes choses, ne prospère que sur l’ambiguïté, la bêtise, l’illusion a entrainé avec lui une poignée d’élus perdus et de responsables frontistes. Nous ne les laisserons pas parader. Les socialistes de l’Eure, les forces de Gauche, les associations, se dresseront devant eux.
C’est donc logiquement que la Fédération de l’Eure du Parti Socialiste a lancé un appel à participer, aux côtés de Lionel Prévost et des élus du Conseil Municipal de Serquigny, avec l’ensemble des forces progressistes et républicaines du territoire, au rassemblement de soutien pour l’accueil des réfugiés qui s’est déroulé au même moment, devant l’Hôtel de Ville de Serquigny. Venus de tout le département, nous sommes en cet instant très nombreux à nous retrouver pour défendre la solidarité, la fraternité et le progrès. Le rôle des socialistes de l’Eure, ce matin à Serquigny, comme partout et toujours, est de battre et de combattre le Front National qui dresse les hommes les uns contre aux autres, abaisse la République, ses valeurs démocratiques et sa grandeur morale.
Communiqué de Marc-Antoine Jamet,
Premier secrétaire de la Fédération de l’Eure du Parti Socialiste