8
MAR
2016
PREMIERE REUNION PUBLIQUE SUR LA MISE EN PLACE DU FUTUR BUS A HAUT NIVEAU DE SERVICE – DES INTERROGATIONS AVANT D’ETRE DES INQUIETUDES
La Communauté d’Agglomération Seine-Eure avait choisi Val-de-Reuil, ce mercredi soir, pour ouvrir la phase de concertation publique sur la modernisation de la ligne de transport en commun à haut niveau de service entre la plus jeune commune de France et la cité drapière en passant par Le Vaudreuil et Incarville. Elle s’étendra dans les prochains jours sur l’ensemble des communes inclues dans le périmètre du futur tracé pour s’achever le 22 mars prochain.
Y ont notamment été présentées les différentes phases d’un projet né sous les présidences successives de Franck Martin et Patrice Yung et repris par Bernard Leroy et ses équipes dans une volonté partagée d’en faire un levier de développement en termes de mobilité, d’accès facilité au transport en commun et d’amélioration du cadre de vie de l’ensemble de ses acteurs, habitants, services publics et entreprises. Cette ligne devrait être opérationnelle à l’horizon 2020.
Au centre d’un parcours reliant sa Gare, tout juste rénovée, à la Place Thorel de Louviers, Val-de-Reuil profitera de ce nouvel aménagement. A l’occasion de cette réunion, j’ai ainsi tenu à rappeler l’importance d’un tel investissement pour l’amélioration de la qualité de vie de ses usagers et insister sur son impact positif pour le développement économique et commercial de la commune. Si la reconnaissance de Val-de-Reuil comme l’une des deux communes-centres de Seine-Eure était bien inscrite dans la communication déployée par l’Agglomération, force est de constater qu’elle ne se traduit pas encore de manière ostensible dans tous les aspects prévisionnels de ce projet. Aussi, plusieurs points ont particulièrement retenu mon attention. Pour l’intérêt de la commune et la qualité du service public rendu à ses habitants, des interrogations et des incertitudes demeurent. Elles ne doivent pas devenir des inquiétudes. Cette phase de concertation, autant souhaitée qu’imposée, doit être en mesure les dissiper. Elles tiennent principalement au choix du parcours, aux aménagements et investissements sur l’ensemble de la ligne, aux matériaux employés pour les réaliser, à la qualité du matériel roulant à acquérir, au nombre et au positionnement des futurs arrêts.
- Le prolongement de la Voie de l’Orée devra nécessairement avoir la même qualité d’aménagement et être antérieur ou simultané aux aménagements prévus sur l’Avenue des Falaises afin qu’il puisse jouer tout son rôle dans le désengorgement de l’axe allant du rond-point du Monument Mémoire et Paix à celui des Fantômes. J’ai ainsi demandé à Bernard Leroy que la vigilance soit accrue dans la réalisation de ces deux projets structurants pour la commune. Ils devront être parfaitement coordonnés pour que ne puissent s’accentuer, sur cet axe, des difficultés de circulation déjà fréquentes, notamment aux heures d’entrée et de sortie des salariés de ses parcs d’activités. C’est un préalable indispensable au début des travaux qui débuteront en 2018.
- Le projet actuellement proposé à la population prévoit un tracé excluant la desserte de la zone d’activités des Clouets. S’en écarter c’est à l’évidence prendre le risque de se priver d’un potentiel économique et commercial majeur pour l’Agglomération et oublier une zone qui regroupe son offre de services, de restauration et d’hôtellerie la plus riche et la plus variée. C’est également ne pas saisir l’opportunité de faire de ce carrefour stratégique un emplacement pour une aire de covoiturage qui apparaitrait, par sa proximité avec l’autoroute A13, comme plus cohérent et pertinent que celui envisagé jusqu’à présent en bordure du Centre d’Incendie et de Secours. C’est enfin continuer à voir des piétons errer sur ce tronçon sans trottoirs.
- Les investissements consentis dans le cadre de ce projet de modernisation devront être équitablement répartis entre les différentes communes traversées. Tant en termes d’infrastructures que d’aménagements routiers. Ainsi, ai-je souhaité rappeler la volonté de la municipalité, partagée par Bernard Leroy en d’autres lieux, en d’autres temps, de faire de la Gare et de son Pôle d’échanges multimodal, financé en partie par la ville, un axe de développement économique pour d’activités tertiaires liées à l’économie numérique et collaborative. C’est un levier décisif pour l’Agglomération et un enjeu économique de premier plan à côté duquel nous ne devons pas passer. Ce serait, au départ de la ligne de bus, le pendant du projet de réaménagement et d’embellissement fort coûteux, précédé de nombreuses expropriations que la CASE prend à sa charge, annoncé, à l’arrivée, sur la Place Thorel à Louviers.
- Le nombre des arrêts et leur emplacement devra être étudié pour que correspondent les dessertes des actuelles zones d’habitation et d’activités avec celles qui, demain, seront amenées à se développer dans le cadre des mutations sociologiques et économiques du territoire. Un équilibre devra enfin être trouvé entre la nécessité de proposer des arrêts accessibles et de proximité et l’impératif de ne pas segmenter le tracé ce qui nuirait à sa fluidité et rendrait plus difficile l’objectif de passage des bus toutes les 10 minutes aux heures de pointes et 20 minutes aux heures les plus creuses. Par ailleurs, le problème de la faiblesse des trajets pendulaires Léry/Val-de-Reuil/Louviers n’est toujours pas réglé.
- Le choix des matériaux utilisés pour la transformation du tracé devra respecter la charte d’aménagement et l’identité urbaine de chacune des communes. L’objectif ne doit pas être d’uniformiser les cadres urbains mais de respecter ce qui fait leur singularité, leur spécificité, leur attrait, leur atout. Que cela soit dans le choix des éclairages publics ou de la chaussée qui en sont des composantes essentielles.
- Ecologique, durable, confortable sont autant de qualités auquel le futur matériel roulant devra répondre. Une étude sur le déploiement d’un matériel électrique, selon un modèle emprunté aux grandes agglomérations européennes, pourrait être envisagée. Il devra s’adapter à l’accueil des cyclistes répondant à l’objectif de raccorder les modes de transport doux (pistes cyclables et voies piétonnes) aux transports en commun. La totalité de l’avenue des Falaises devra être éclairée.
La démarche de concertation débutée hier soir doit permettre d’améliorer le projet, de l’adapter aux demandes exprimées par les élus et les habitants, de l’inscrire durablement dans le temps en tenant compte des futures mutations sociologiques et économiques de son territoire. C’est dans cet état d’esprit que je me suis exprimé hier soir et que je défendrai la mise en œuvre de ces propositions. Elles doivent être écoutées et ainsi venir étoffer un projet qui doit encore davantage satisfaire aux exigences d’intérêt général. Pour un même niveau de performance et de service, chacun, dans chaque Ville, doit être en capacité de faire entendre ses demandes. La concertation doit ainsi demeurer le mode d’action privilégié jusqu’à la mise en fonctionnement effective de cette nouvelle ligne et ne peut pas se limiter à une présentation introductive.
Communiqué de Marc-Antoine JAMET
Maire de Val-de-Reuil, Conseiller régional de Normandie