24
MAI
2013
Najat Vallaud-Belkacem, dans l’Eure, à Conches, devant 300 militants heureux de la rencontrer.
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Madame la Ministre, chère Najat,
Comme premier secrétaire de la fédération de l’Eure du Parti socialiste, il m’appartient de te souhaiter la bienvenue. C’est un honneur et une fierté pour nous tous. C’est aussi un très grand plaisir. Il y a 18 mois nous étions ensemble, à Berlin, pour débattre de la politique de la ville face aux conseillers de la chancelière allemande. Le 6 mai 2012 est venu sur ces entrefaites. Aujourd’hui, à l’invitation de la section, de son secrétaire Jérôme Pasco et de la fédération, tu es à Conches. Cela ne nous dépayse pas vraiment. Conches est un peu la capitale de la Prusse normande, tant tout y est en ordre sous l’autorité bienveillante d’Alfred Recours. Tu l’as d’ailleurs senti : tu es ici dans une salle laïque, sociale, républicaine, pour tout dire socialiste à 99,9%, plus favorable au « mariage pour tous » qu’à la « manif pour personne ». Saisissant cette atmosphère, tu as d’ailleurs pris tes quartiers de printemps pluvieux en Normandie. Bien que, déjà méfiants à l’égard des Parisiens, nous soyons peu familiers des lyonnaises, depuis trois jours nous te voyons devenir, aux côtés de Laurent Fabius, un jeune qui débute comme toi, et de Valérie Fourneyron, le 3ème ministre de notre région. Tu étais, en effet, hier à Evreux avec le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault et le Président du conseil général Jean Louis Destans que je salue particulièrement -aujourd’hui- pour son grand courage. Tu seras demain à Rouen avec Jeanne d’Arc dont tu pourrais te méfier car, outre des convictions assez floues et un discours difficile à suivre, elle n’est pas à jour de ses cotisations, je te le signale.
Tu es ministre et tu es une femme ministre, mais en défendant les droits des femmes, tu défends chacun d’entre nous. La rivalité archaïque entre les deux sexes, les obstacles injustes à leur égalité, sont sans doute un des grands défis que notre Parti doit relever pour l’avenir, pour la dignité, pour l’humanité. Tu es la ministre de l’égalité. L’égalité qui justifie que les entreprises qui discriminent les femmes par rapport aux hommes s’agissant notamment de leurs rémunérations soient sanctionnées. L’égalité qui fait aussi que désormais l’IVG est remboursée à 100% ce qui n’est pas indifférent dans un département où les grossesses précoces sont si nombreuses. L’égalité dans la représentation politique. Ici nos instances fédérales sont paritaires. Je l’ai voulu. La composition du Gouvernement l’est également depuis l’élection de François Hollande. Le Président de la République l’a imposée. Celle du Parlement ne l’est pas encore et c’est un combat que cette tribune trop masculine illustre.
Tu es aussi une ministre populaire et aimée, pas simplement parce que tu portes la parole des tes collègues et du chef du Gouvernement, ce qui est une preuve de leur confiance, pas simplement parce que tu prends le risque de descendre dans l’arène, pas seulement parce qu’une déclaration récente fait de toi la moins fortunée des ministres, mais pour ton style et ta manière d’être. Le Trombinoscope t’a remis le prix de la révélation politique de l’année 2012. Sois certaine que nous te décernons ce soir le prix de la confirmation politique de l’année 2013.
Durant cette année écoulée, qui est l’objet de ta venue, se sont conjugués l’extrême espoir, l’extrême impatience et l’extrême violence de la société. Violence du chômage, violence de l’économie, violence de la pauvreté, violence de l’actualité. Le temps politique est plus court, beaucoup plus court, alimenté par une information permanente que celui des réformes, des idées. Mais parce que nous sommes des militants, il faut que nous évitions de préférer une accélération factice à un objectif de fond. Réfléchissons à trois choses simples. 1) Etait-ce mieux avant ? L’incendie était immense et les citernes étaient vides. 2) Que se serait-il passé si l’ancien Président avait été réélu ? On n’ose pas y penser. 3) Ce qui a été annoncé par François Hollande a-t-il été fait ? Les deux tiers des engagements ont déjà été appliqués : les zones de sécurité prioritaires, la priorité à l’éducation, la France crue et écoutée sur la scène internationale. Pour l’économie la stratégie se met en place : la Banque publique d’investissement, les contrats d’avenir, la relance européenne également…
Bien sûr nous avons des inquiétudes. Bien sûr nous nous demandons quand la courbe du chômage sera inversée. Bien sûr nous aimerions que des signes plus forts comme la fin du cumul des mandats, comme le droit de vote des étrangers aux élections locales, comme une loi M’Real musclée, soient donnés.
Mais nous avons ici, nous militants, une triple responsabilité. 1) Gagner les élections qui vont venir. Il y a des villes à défendre et d’autres à gagner, comme Bernay, comme Verneuil. Au-delà des municipales, il faudra élire des députés européens socialistes, mettre fin au grand chelem des sénateurs de droite dans l’Eure et faire mieux que 2 députés seulement sur cinq. 2) Soutenir le Gouvernement, pour lui donner le temps, un temps qui est dû et dont les radicalisés tribuniciennes ne justifient pas l’emballement. 3) Battre le Front national qui voudra bousculer les urnes en 2014.
Voila notre feuille de route. Songer à l’année qui est passée, c’est bien. Construire l’année qui vient, c’est encore mieux.