28
FEV
2013
Bonne renommée vaut mieux…
Je lis, souvent, des articles fort bien renseignés dans « La Dépêche » et en apprécie d’autres qui, parfois, le sont moins. On pardonne beaucoup à son journal y compris quand on fait les frais d’une rumeur, d’une approximation, publiées par lui, même si, dès lors, elles ont évidement force de loi, urbi et orbi, c’est à dire dans ce vaste monde qui va bien au-delà de la place Thorel.
Néanmoins la dernière édition de notre hebdomadaire normand préféré comportait une information particulièrement extravagante, quand bien même ne figurait-elle que dans la page « échos », emplacement où, rien de plus normal, un fin dosimètre est nécessaire pour démêler le certainement vraisemblable de l’involontairement falsifié, voire pour mesurer la simple bonne foi d’une source et, partant, de celui qui la cite. La bourde était si lourde qu’on aurait pu qualifier d’abracadabrantesque, si le Vicomte Galouzeau de Villepin n’avait naguère piqué le qualificatif rimbaldien pour dissimuler quelques forfaits chiraquiens. L’erreur m’a conduit à publier un rectificatif que notre « canard » territorial a aimablement publié. Il n’empêche. Le dérapage m’a inquiété. Fantasmons, fantasmons, il en restera toujours quelque chose dans l’inconscient des gens. C’est pourquoi tout en ne renonçant pas, mon côté moralisant ici l’emporte, à adjurer les rédacteurs de la gazette concernée de ne pas tomber dans le travers de certains blogs, la plupart du temps malhonnêtes, qui, afin de me reprocher la diversité de mes centres d’intérêt, tentent de faire croire que j’en tirerais d’extravagantes rémunérations, je veux apporter ici, sur ce site qui est là où j’ai élu domicile numérique, ma part de vérité. Une énormité, fut-elle répétée vingt fois, cent fois, un million de fois, reste une énormité.
1) Je suis au titre de mes activités professionnelles président d’un organisme industriel, la cosmetic valley, et vice-président d’un organisme syndical, la fédération des industries de la beauté. Ce n’est pas une tâche supplémentaire, mais le prolongement cohérent, nécessaire, de responsabilités anciennes dans le secteur des parfums et cosmétiques très présent sur notre territoire. J’ajoute que ce sont des instruments de croissance et de création d’emplois et que nous n’en avons pas tant ces derniers temps.. Aucune de ces fonctions n’est rémunérée.
2) Je suis par intérêt pour l’éducation (issu d’une famille d’enseignants, professeur en établissement scolaire voici trente ans et à Sciences Po, plus récemment, pendant une décennie), au conseil d’administration de l’Institut des relations internationales et stratégiques que pilote mon ami Pascal Boniface, organisme de formation et de réflexion reconnu, de Paris Tech Review qui est la revue des grandes écoles, auxquelles sous la torture je dois bien avouer la honte d’avoir appartenu, et président du conseil d’administration du Centre National de l’Enseignement à distance, à la demande de Vincent Peillon et, surtout, sur proposition de son talentueux directeur général, Serge Bergamelli, un autre ami que j’ai connu dans les années 80, sous de peu tristes tropiques, quand, bombardés du titre d’experts, nous remettions de l’ordre dans les fonds de coopération français en Afrique. Il veut transformer cette maison un peu surannée en machine de guerre éducative, internationale et numérique pour la croissance et l’emploi. Belle aventure. Beau défi. Qui ne s’y joindrait par enthousiasme et par nécessité. Aucune de ces fonctions n’est rémunérée.
3) Je suis le président du Jardin d’acclimatation, square de mon enfance, 3ème parc d’attractions français, mais surtout délégation de service public non profitable, et membre du conseil d’administration de la Tour Eiffel, une société d’économie mixte qui gère ce monument un peu « emblématique » de notre patrimoine national qui s’élève, si mes souvenirs sont exacts, au coeur de sa capitale. La première fonction est rémunérée d’une fraction de mon salaire qui m’a été enlevée afin qu’un lien financier fasse bien de moi, juridiquement, le responsable pénal d’un accident qui surviendrait à un des 1,5 million de visiteurs reçus chaque année. Je m’en serais passé. La Tour Eiffel me verse 1500 euros environ chaque année sur un compte ouvert au crédit agricole de Val-de-Reuil (qui, avis aux clients, vient de changer de gestionnaire) à partir duquel j’ai choisi de payer mon ordinateur de maire, les meubles de mon bureau d’édile, sans rien demander aux finances communales (je n’ai d’ailleurs pas de carte bleue, ni de carte « essence » personnelle fournies par la mairie et m’efforce de ne jamais faire de notes de frais, le refus de cette prise en charge, coutumière en d’autres localités, étant une façon de participer à l’effort de rigueur municipal demandé à tous.
4) Je suis au conseil de surveillance de fonds regroupés sous l’appellation Lcapital qui est un incubateur privé. Je conseille, j’oriente, je veille, privilège de mon grand âge et, parfois, ce n’est pas trop mauvais pour l’économie. Cette fonction n’est pas rémunérée.
5) Pour ce qui est de mes deux seuls mandats électifs, car je n’en ai pas trois, six, neuf, comme je le lis, d’une part je suis le maire le moins « payé » des villes équivalentes de la région, puisque j’ai choisi de reverser le maximum de mon indemnité au profit de mes adjoints, et, d’autre part, je suis le Vice Président aux finances d’une région qui s’honore, son Président le dit assez pour que l’on s’en souvienne, de « mal traiter » financièrement ses élus, mais qui, en revanche, épargne les contribuables et n’accumule pas de dettes. C’est au titre de l’une ou l’autre de ces responsabilités que je suis au conseil de la CASE et du Syndicat mixte de la base de loisirs, comme une dizaine de mes collègues de Seine Eure à qui il ne viendrait à l’idée de personne de faire pareil reproche, ou à ceux d’EAD, d’IBS ou de Eure Habitat, qui, pour ces dernières, ne sont pas des fonctions rémunérées.
6) J’ai été, je le reconnais bien volontiers, membre du haut conseil à l’intégration au nom d’une conviction personnelle, celle qui permet d’affirmer que ce sujet est un enjeu politique majeur pour la France et tous ses habitants, un élément fondamental du « vivre ensemble » et de ce que sera notre avenir. Enfin je suis Premier fédéral du PS dans l’Eure parce que je crois à l’implication militante et que les militants m’ont élu. Qui peut y trouver à redire ? Cette fonction volontaire qui n’est évidement pas autrement rémunéré que par la fierté de servir ses camarades, l’honneur d’être le premier d’entre eux, mais qui me conduit, ce qui est normal, à verser scrupuleusement mes cotisations au PS.
De manière générale, je m’efforce, avec ma famille, de vivre de mon seul métier (et non de dépendre maladivement d’une réélection), de mon seul salaire (largement suffisant je suis le premier à le reconnaître quand je paye avec satisfaction mes impôts…) et de dépenser une partie de ce que je gagne selon mes engagements et ma volonté de solidarité (souvent locale). Je suis attentif, vigilant serait un terme plus exact, à ce qu’il n’y ait pas d’interférence entre mon univers professionnel et mon enracinement local, si ce n’est à travers un peu de mécénat. Est-ce si infâme que cela ? Certains ont remarqués ou savent d’une part que j’ai souvent fait des choix risqués peu (ou même pas) rémunérés comme directeur des services d’un PS en faillite ou secrétaire général du Groupe socialiste le plus petit de la Vème République, d’autre part que la passion de la vie publique a contraint ma vie professionnelle (qui pourrait être bien autre) et ne l’a pas avantagé. Comme disait ma grand-mère d’un individu qui se dévouait pour ses concitoyens et aurait pu mettre son talent au service de causes plus rémunératrices ou, à tout le moins, individuelles, « il aurait pu fabriquer des pâtes alimentaires« . Et cette femme née en 1900 de s’attendrir sur ce désintéressement qu’elle admirait d’autant plus qu’elle-même ne posséda jamais rien dans sa vie d’épouse d’un modeste caissier de la Banque de France (qui les jours de vraie dêche en prenait pour son grade, mais c’est une autre histoire…) et d’admiratrice rentrée de « mon général« . Bref, je n’ai pas vraiment agi continuellement et rationnellement dans le désir de m’enrichir. Loin s’en faut. Cela provoque l’étonnement de ceux qui voudraient bien me voir lâcher la gestion d’une ville pour me confier la direction de tel ou tel projet plus valorisant. Tant pis, je le regretterai plus tard et peut-être même ne le regretterai-je pas. Cela désespère ceux qui, en me serrant la main, constatent, avec tristesse, que mon coeur ne bat pas la chamade et que mon pouls reste régulier. Pour me succéder à la tête d’une mairie où les candidats il y a quinze ans ne se bousculaient pas, ils attendront encore un peu et, peut-être, ne sera-ce pas eux. Enfin, je trouverais idiot que des dirigeants d’entreprise ne puissent pas être de Gauche, absurde qu’il n’y ait pas de passerelles -dans les deux sens- entre la sphère du public (j’ai été dix sept ans fonctionnaire…) et celle du privé, nocif qu’un citoyen ne se consacre pas en marge de son activité professionnelle à l’intérêt général, à la formation, au bien commun. Donc, en évitant les esprits étriqués et les raccourcis sommaires qu’on me foute la paix une bonne fois pour toutes avec ce ramassis de calomnies ! C’est dit…
ps : voulez-vous un scoop ? Mon aimable tourmenteur du « canard enchaîné », celui qui déverse ce flot nauséabond puisé dans les puantes entrailles d’informateurs jaloux ou mesquins, s’appelle David Fontaine, homonyme d’un jeune homme qui, actuellement, travaille avec moi et qui -je l’espère- ne s’en traumatise pas. Ce Fontaine d’autrefois voulait mettre sa plume au service d’un ancien Premier Ministre pour lequel je travaillais. Le résultat ne fut pas des plus fameux. Nous ne voulûmes plus boire de son encre. Il fallut nous quitter. Je lui annonçai avec précaution. Il en conçut une féroce désillusion. Contre qui se tourna sa rancune ? Vers celui qui n’en voulait plus au nombre de ses collaborateurs ? Que nenni. a l’endroit de celui qui se chargea de lui en faire part. Evidemment. Les êtres humains ont parfois de petites lâchetés. Depuis, comme le sparadrap du Capitaine Haddock sa misérable vengeance, ne me quitte pas. Aux dernières nouvelles, il n’avait toujours pas averti ses collègues, journalistes de l’hebdomadaire satirique paraissant le mercredi, des raisons réelles de sa vindicte. On a connu le volatile plus inflexible sur la déontologie.