Nous devons réussir les primaires citoyennes

Politique

Chers camarades mais aussi chers amis,

Nous sommes très heureux de vous accueillir à Val-de-Reuil, ville qui est pour notre parti comme une patte de lapin. C’est là par exemple, en 2010, que nous avions commencé et terminé, en vainqueurs, contre deux ministres annoncés gagnants,
la campagne des régionales. C’est là aujourd’hui que nous lançons, dans notre département, la première étape d’un long chemin qui devra mener notre camp à la victoire présidentielle. Je suis très heureux de voir nos sections ici réunies, à Val-de-Reuil qui dans l’Eure connaît la même situation que le PS, c’est-à-dire qui doit savoir se faire respecter.

Les 9 et 16 octobre se tiendront les primaires citoyennes, les premières dans notre pays et par lesquelles chaque citoyen, pourvu qu’il partage les valeurs fondamentales de la Gauche, pourra désigner celui ou celle qui lui paraît incarner le changement que nous voulons tous en 2012.

Cette démarche ouverte est inédite et il faudra la réussir. Nous avons pour cela, militants, sympathisants, compagnons de route, non seulement un rôle à jouer, mais une responsabilité forte. Il faudra informer, convaincre, accompagner. Il faut que nous formions, collectivement, ce moteur.

Nos candidats ont aussi un devoir. J’ai connu deux primaires internes dans ma vie militante. La première, c’était en 1995, entre Lionel Jospin et Henri Emmanuelli. Elle fut très correcte et le candidat désigné, Lionel Jospin, dont je fus l’un des deux directeurs de campagne, a pu faire campagne dans d’excellentes conditions. L’autre primaire, ce fut celle de 2006 et je n’ai pas besoin de détailler beaucoup plus mon propos pour dire que ce fut un handicap durant la campagne qui a suivi.

Réussir le test de l’opinion est un impératif. Si le nombre de votants ne dépasse pas, les jours de scrutin, le million d’électeurs, la droite nous raillera. Ne lui faisons pas ce cadeau de début de campagne. Elle est, nous sommes bien placés pour le savoir dans le département avec Bruno Le Maire qui est son représentant, une droite dure.

Il conviendra de la démasquer. Ce qu’il faut dénoncer, ce n’est pas le style ou l’orthographe du Président de République, les interviews de Carla, le bébé qui arrive, la taxation de parcs à thème qui sont souvent des entreprises capitalistes bien dotées qui ont tout à fait les moyens de ne pas répercuter sur les visiteurs. On se demande d’ailleurs si la polémique à ce sujet n’était pas une stratégie de Jean-Pierre Raffarin pour dissimuler autre chose. Si nous tombons dans ce type de piège, nous serons battus. Ce qu’il faut dénoncer, c’est la politique qui est menée.

Travailler plus pour gagner plus ? Depuis dix ans le chômage n’a jamais été aussi élevé, on ferme le dernier haut fourneau de Moselle, le pouvoir d’achat est en ruines.

La République irréprochable ? Elle n’existe pas. Les méthodes employées par leur champion local à l’égard de ceux qui osent s’opposer à lui en attestent. Je suis bien placé pour les connaître.

Gérer l’Etat en bon père famille ? L’UMP est le parti des déficits et de l’augmentation des impôts sur les classes moyennes. Aujourd’hui, pour compenser cette mauvaise gestion, elle s’en prend aux allocations familiales et aux mutuelles. Quant à la taxation des plus-values sur les reventes de maisons secondaires, quand on sait que la durée moyenne de revente, à une époque où la spéculation moyenne est reine, est de quatre ans à peine, personne ne pourra faire croire qu’instaurer des taxes supplémentaires pour ceux qui ont travaillé toute leur vie et qui prévoient, qu’ils soient ouvriers ou employés, à leur retraite de revendre leur maison secondaire pour se constituer un pécule, est un geste en faveur des plus modestes.

Un mot du Front national, que l’on entend moins dans les media mais dont le poids dans les études d’opinion reste effrayant. Un récent sondage a été fait auprès des salariés du privé, à savoir la plus grande majorité des actifs de notre pays, qui le positionne au second tour du scrutin présidentiel, le parti présidentiel étant éliminé que le candidat socialiste s’appelle Aubry ou Hollande pour ne parler que des deux favoris.

Alors il faut faire campagne. Cette élection de 2012, nous pouvons la gagner. A condition de nous mobiliser, de nous rassembler et de mettre en avant notre projet. Ce sur quoi je tiens à insister, c’est que les cinq années à venir seront terriblement difficiles. Nous le savons. Dès lors, la question qu’il faut poser, à sa famille, à ses voisins, à ses amis, à ses collègues, est la suivante : avec qui souhaitez-vous que nous passions ces cinq années ? Avec celui qui prêtera attention, comme depuis cinq ans, au sort de quelques privilégiés ? Ou bien avec celui ou celle, Martine Aubry, François Hollande, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg ou Manuel Valls, qui veillera à ce que le grand nombre soit protégé et ne subisse pas seul le poids des difficultés ? C’est tout l’enjeu de ce scrutin.