Le Plaisir du motocycliste (départ du tour de France moto à Val-de-Reuil les 6 et 7 octobre)

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Nous avons tous besoin d’une voiture. Pour accompagner les enfants, les amis ou les parents. Pour aller au travail ou rapporter les courses. Et quand nous n’avons pas, c’est un ennui pour ne pas dire un handicap. C’est ainsi. La société nous a formatés aux quatre roues, au coffre et au volant. Il faut en passer par là.

Mais il est un « engin » autrement plus beau et séduisant, synonyme de liberté plus que d’obligation, de plaisir plus que de contrainte, moins aseptisé, une monture encore un peu sauvage. Plus dangereuse aussi, il faut le reconnaître. Anglaise, italienne, américaine, japonaise et parfois même française, elle brille de tous ses chromes, vibre de toute sa puissance. C’est la moto.

Sans toit, ni portières, obligeant à poser le pied à chaque arrêt ou à rentrer la tête dans les épaules quand la vitesse pèse sur le casque, elle propose une autre vie, offre d’autres sensations. L’hiver, ennemie de la pluie et du froid, elle demande l’attention la plus grande et l’intensité de la conduite ramène son pilote vers le sport, l’épreuve, presque la virtuosité, pour ne pas dire la performance. L’été, visière relevée, elle invite à la ballade, à un autre contact avec le vent, la nature, le climat. Elle permet de respirer la garrigue asséchée de la Provence ou l’herbe mouillée de Normandie. Elle est un jeu, un rêve ou une passion. Il m’arrive, l’été, d’y succomber sur une (pâle) copie d’un modèle que ne détestait pas Steve Mc Queen et que ma passagère préférée regarde avec crainte et curiosité…

Même au guidon d’une antiquité qui a mon âge (c’est dire), jamais sortie de l’Eure, plaque d’immatriculation pour l’établir, mais construite il y a plus de cinquante ans en Bavière, même pour quelques minutes de parade, le tour de Ville qui inaugure -c’est une belle tradition qui est en train de se construire- chaque édition du « Dark Dog Moto Tour » me procure les mêmes sensations. Dans la cohorte des participants, passionnés amateurs, quasi professionnels, sur une machine d’atelier ou se confiant à leur « deux roues » personnel, chacun communie dans cette religion mécanique qu’il veut faire partager ou comprendre aux habitants de Val-de-Reuil, ville départ d’un parcours qui conduira la caravane des gros et petits cubes vers la Méditerranée.

Rares sont, dans notre commune, les événements d’une telle importance, les manifestations aussi exceptionnelles, car, avec l’assurance tranquille de la sécurité et de l’organisation maitrisées, Marc Fontan, à l’origine de ce beau challenge, fait converger vers le village, dans nos rues où, non loin des démonstrations de la Prévention Routière, se rassemblent équipiers et concurrents, des publics nombreux et divers venus découvrir ou admirer un spectacle dans lequel il reste une part d’inconnu et d’aventure.

Accueillir le « moto tour », c’est donner à Val-de-Reuil un week-end différent, où, dans la crise que nous vivons, apparaît chez ceux que nous recevons un certain bonheur et le plus haut niveau d’exigence. C’est être embarqué –embedded dit-on outre atlantique- dans- dans l’aventure de ce tour de France motocycliste, dans cette caravane de cuirs et de cylindres, bigarrée et étincelante, bourrée d’énergie et de joie. C’est, enfin, bien loin des « équipées sauvages », des « hordes brutales » que d’aucuns annonçaient, une multitude de rencontres possibles, d’échanges et de dialogues entre habitants, visiteurs et coureurs, gendarmes toujours débonnaires, adolescents évidemment fascinés, familles interrogatives, motards caparaçonnés.

Il y a de la magie dans tout cela et la légende de ce rallye routier, étroitement mêlé à notre fête des sports, fait désormais partie de notre histoire. Marc Fontan, son équipe, son millier de passionnés et ces « afficionados » arrivent dans la ville et ce seront trois jours de fraternité, trois jours d’épreuves, trois jours de passerelles posées entre les générations, les cultures, les femmes et les hommes de toutes conditions… Tous les services de la mairie sont mobilisés pour que ce challenge devienne réussite. Tous nous implorons le soleil d’être au même rendez-vous qu’en 2011.  Mis à part cette formalité météorologique, nous avons mis les petits plats dans les grands. Tous nous vous attendons.