7
JUIN
2012
On peut ne pas être toujours d’accord, travailler ensemble et rester amis.
Z
Au-delà des controverses ou des désaccords -il peut ponctuellement y en avoir-, au-delà même des contacts sérieux et des négociations acharnées pour que la France et ce qu’elle crée soient considérés, au-delà des discussions économiques pour parler croissance, emplois, commerce et favoriser ainsi la construction, pièce par pièce, de cette mondialisation à l’envers qui permet à des ouvriers français qualifiés, souvent des femmes, de produire « made in France » et en Euros, parfois depuis des bassins d’emplois qui ont été en difficulté ou que la globalisation a enclavés, des marchandises, des biens que des consommateurs lointains payent en dollars, en yens ou en yuans, il se noue des amitiés, des proximités, des identités communes et inattendues. C’est le cas avec Kong Quan, l’ambassadeur de Chine en France, grand diplomate, grand lettré, grand francophone, inflexible sur les intérêts de son pays, probablement dur à manoeuvrer pour notre Quai d’Orsay, mais si subtil, si vif, si prévenant et intéressant quand, dans la vie quotidienne, loin des enjeux, si cela est possible sans naïveté, on discute avec lui. C’était le cas aussi avec Zhu Liying son premier conseiller qui s’en retourne vers Pékin. Trois secondes pour une photo souvenir. Nous ne vivons pas que dans une monde de brutes. Bonne chance à ce fonctionnaire sympathique et qui observait autant les changements incroyables de son pays que les évolutions, plus lentes, du nôtre. On peut travailler ensemble, fatalement ne pas être toujours d’accord, conserver son indépendance et pourtant rester amis. Une leçon lointaine qui pourrait s’appliquer à notre petit coin de Normandie et que je fais mienne partout où je vais.