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3 DEC 2018

Nouveau prix d’urbanisme pour Val-de-Reuil : L’éco-quartier des Noés et son architecte Philippe Madec décrochent le prix du Moniteur/Équerre d’Argent dans la catégorie « aménagement urbain et paysager »

 

Nouveau prix d’urbanisme pour Val-de-Reuil :

L’éco-quartier des Noés et son architecte Philippe Madec décrochent le prix du Moniteur/Équerre d’Argent

 dans la catégorie « aménagement urbain et paysager »

« Nul n’est prophète en son pays ». Pourtant la qualité et la réussite du renouvellement urbain de Val-de-Reuil (ORU, ANRU, PNRU2), son utilité et sa maîtrise, sont unanimement soulignées. Autour de l’ANRU, les partenaires de la Ville le savent. Autour de la presse spécialisée, les commentateurs le disent. Autour des entreprises associées, le milieu du BTP le reconnaît. Autour de la centaine de grands professionnels que la Ville a mobilisée depuis 20 ans, les architectes le confirment. Autour de la Ville Nouvelle, la CASE en bénéficie. Cause ou conséquence, la plus jeune commune de France, cas unique en Normandie avec Le Havre, a su gagner, pour plusieurs de ses projets, les premières places dans les grands palmarès nationaux d’urbanisme et d’architecture.

Mais c’est probablement avec l’éco-quartier ou éco-village des Noés, le premier à avoir été ainsi labellisé dans la région, en 2017, par la Ministre du Logement Emmanuelle Cosse, que la Ville a remporté le plus de lauriers. Construit en 2016, sur les Rives de l’Eure, cette centaine de logements offre une vie nouvelle, meilleure et éco-citoyenne, à ses occupants qui bénéficient notamment des bienfaits d’un habitat bioclimatique, chauffé au bois, à budget maîtrisé. Soucieux d’inventer aujourd’hui l’habitat de demain, le bailleur Siloge (pour les logements) et la municipalité (pour la chaufferie, la halle – dont les travaux commencent prochainement -, la crèche, les parcs paysagers) – ont su appeler, pour mener à bien ce projet d’envergure, Philippe Madec, pionnier de l’habitat écoresponsable. Grâce à lui, cette réalisation séduit et, parfois, fascine. Les promoteurs ne s’y sont pas trompés qui, avec 250 maisons construites, ont multiplié les projets voisins.

A un point tel que, lundi 26 novembre, après le Grand Prix de la Ville Durable, la sélection aux « Green Solutions Awards » de Bonn pour la COP23, le Grand Prix de l’Aménagement/Construction en Zones Inondables, l’éco-quartier rolivalois a, de nouveau, remporté un prix prestigieux : celui donné dans la catégorie « aménagement urbain et paysager » à l’occasion de la remise de l’Équerre d’Argent. À partir de 900 dossiers, cinq projets avaient été retenus dans chaque catégorie pour cette édition des Équerres d’Argent 2018. Considéré comme le Goncourt de l’Architecture, le trophée a donc été remis lors d’une cérémonie organisée au conseil économique, social et environnemental (Cese) à Paris, par le jury présidé par Bernard Plattner (vainqueur de l’Equerre d’Argent 2017 pour le Palais de Justice de Paris) et où figurait l’architecte Manuelle Gautrand, à notre équipe : Philippe Madec, son maître d’œuvre, Denis Comont/Art du paysage son paysagiste, Peggy Abert pour la Siloge et Marc-Antoine Jamet pour Val-de-Reuil, ses co-maîtres d’ouvrage. Dans un palmarès que Sybille Vincendon de Libération décrivait comme « très minéral », le Jury a estimé que l’éco-quartier des Noés « apporte une réponse à l’urgence écologique et à la nécessité sociale ».

Obtiendra-t-il un même succès aux Victoires du Paysage où il est nominé parmi 67 projets sélectionnés à travers la France entière ? Réponse ce 6 décembre. En attendant, avec le même architecte, Siloge et Municipalité doublent la mise en rénovant, à partir de 2019, dans le cadre de l’ANRU, le quartier pavillonnaire de l’Andelle, doublant la taille de l’éco-quartier mitoyen.

23 NOV 2018

Maire de famille

Maire de Famille

par Marc-Antoine JAMET, Maire de Val-de-Reuil

 

L’hiver commence. Le temps est gris. Il pleut sur Paris. Le parc des expositions de la porte de Versailles n’a jamais été un endroit folichon. Sous les nuages de novembre, il est carrément sinistre. Ses pavillons de plastique, de plexi et de parpaings, regroupés au hasard, ressemblent aux bâtiments d’une zone industrielle ratée. On peut douter qu’un architecte se soit un jour penché sur leur silhouette déglinguée. Le tout ne déparerait pas un paysage post stalinien. Aujourd’hui le béton murmure. Une foule morose se hâte à la recherche d’un abri. Peu de femmes, beaucoup de cheveux blancs, des accents. Les Maires de France sont en congrès. Je suis avec eux.

Le Président de la République ayant fait savoir qu’il était empêché, le Premier ministre doit parler. En politique, Édouard Philippe n’est pas un champignon poussé après la pluie. Une ville, il sait ce que c’est. Au Havre, il a appris. Théoriquement. Pourtant les collègues n’attendent rien de bon de cet après-midi. Un discours pour dire que rien ne va changer ? A quoi bon ! Les conversations sont uniformément désabusées. Ça grogne. Ça se plaint. Ça maugrée. Les collègues qui démissionnent : ceux qui sont fatigués, ceux qui sont découragés, ceux qui perdent pied. Le « métier » n’est plus ce qu’il était.

Les Maires veulent être aimés. Ils ne sont plus respectés. Les figures républicaines sont dépassées. Gambetta, Jules Ferry, Clemenceau, revenez. Ils sont devenus fous ! Sans l’écharpe, point de reconnaissance. Avec ce n’est guère mieux : « dépêchez-vous ne nous marier, on a prévu une célébration yoga juste après ». Dans les campagnes, dans les petites villes, les Maires n’ont pas choisi de se présenter pour la centaine d’euros que leur rapporte leur indemnité. Le mauvais mousseux leur fait mal au ventre. Comme à tout le monde. Peut-être y sont-ils allés avec un peu d’orgueil, une pincée d’ambition, un petite envie de gloriole, mais, le plus souvent, c’est le goût du collectif, de l’intérêt général, du service public qui les a motivés. Travailler pour les autres, rendre au pays ce qu’il vous a donné, mettre ses compétences et ses idées à disposition d’une commune et la développer. Existe-t-il de plus belle vocation, de mission plus utile ?

Alors, bien sûr, les derniers mois ont été rudes. L’impression de ne pas être écouté, de ne pas être considéré, est venue mettre du sel sur des plaies plus anciennes. La montée des agglomérations, trop grandes, trop lointaines, trop techniciennes, sans la moindre responsabilité réelle devant les citoyens, a accéléré le suicide des municipalités. La fin du cumul des mandats a éloigné les députés des réalités et les élus locaux des responsabilités. Les dotations diminuent. Les sujets, la circulation, l’environnement, les jeunes, la culture, sont de plus en plus compliqués. Il devient difficile de construire, d’entretenir ou de réparer un gymnase, une école, une route un cimetière. Dans les Palais Nationaux, les communes, et ce n’est pas d’hier, ne sont plus des priorités. Ce qui a fait le pays, son histoire, sa géographie, sa singularité, est en train de disparaître. La fin des beffrois et des clochers est programmée. Nos repères disparaissent dans le grand flou uniforme et mondialisé.

Alors on pourrait jeter l’éponge et tout arrêter. Ce n’est pas dans mes gênes. Ce n’est pas dans ma personnalité. J’aime l’optimisme et la volonté. Pas d’états d’âme quand on est au service de la collectivité. On n’en a pas le droit. On n’en a pas le temps. Les nouveaux médias éloignent des habitants ? Il faut donner à tous votre adresse internet, communiquer sur twitter, apprivoiser cette « nouvelle convivialité ». L’esprit de citoyenneté disparaît. ? Il faut faire le tour des écoles et voir les petits élèves, à l’invitation de leur institutrice se lever, aller à la rencontre des associations, distribuer médailles et trophées. L’argent vient à manquer ? Il faut aller le chercher là où il est : dans le privé, à l’intercommunalité, dans les crédits exceptionnels comme l’ANRU qui va encore transformer Val-de-Reuil au cours des cinq prochaines années. Le nombre des unions ne cesse de chuter ? Il faut en faire, en mairie, les plus belles des cérémonies. On doute de sa propre utilité ? Il y a assez à faire, par soi-même parfois, dans la sécurité et la propreté, pour ne pas musarder. Les grands projets sont durs à monter ? Occupez-vous en bouchant les trous et en effaçant les tags ou les graffitis. Le manque emploi est le cancer qui ronge la cité ? N’abandonnez rien, ni le stage pour la jeune fille timide, ni la recommandation pour celui qui roule des biscottos, votre sourire pour les investisseurs et votre disponibilité pour les chefs d’entreprise. La fonction publique est un repoussoir ? Ce n’est pas vrai. Il y a des équipes jeunes, talentueuses, capables.

Construire une école est un bonheur. Refaire un gymnase est une joie. Transformer un quartier est un défi. Il n’y a pas de travaux ennuyeux ou facile quand il s’agit de moderniser ou d’améliorer. Cyrano, probablement pas le meilleur des gestionnaires, le disait élégamment : « c’est encore plus beau quand c’est difficile ! ». Alors, à tous les collègues, un seul conseil. A tous les maux, un seul remède. Retroussons les manches et allons de l’avant. Pour les habitants. Et puis comme toute peine mérite salaire, quand une grand-mère nous salue, avec émotion, ou un enfant nous reconnait, en confiance, rappelons-nous qu’il n’y a pas de plus belle récompense, de plus grand honneur. Je suis un maire de famille. C’est ainsi que je sers Val-de-Reuil.

7 MAI 2017

A VAL DE REUIL, TROIS POINTS NOTABLES : UNE PARTICIPATION INHABITUELLEMENT SATISFAISANTE, UN RASSEMBLEMENT DES DEMOCRATES PLUS LARGEMENT MAJORITAIRE QUE DANS LE DEPARTEMENT, UN FRONT NATIONAL ARRÊTÉ PLUS FERMEMENT QUE DANS LE RESTE DE L’AGGLOMÉRATION SEINE-EURE

 

 A VAL DE REUIL, TROIS POINTS NOTABLES :  

UNE PARTICIPATION INHABITUELLEMENT SATISFAISANTE,  

UN RASSEMBLEMENT DES DEMOCRATES PLUS LARGEMENT MAJORITAIRE QUE DANS LE DEPARTEMENT,  

UN FRONT NATIONAL ARRÊTÉ PLUS FERMEMENT QUE DANS LE RESTE DE L’AGGLOMÉRATION SEINE-EURE

 

Il y a ce soir, à l’observation des résultats du second tour de l’élection présidentielle à Val-de-Reuil, cinq points à souligner.

1)   Un léger recul de la participation par rapport au premier tour de l’élection présidentielle est observé. Cette tendance est toutefois, en proportions, moins importante que celle constatée au niveau national, même si elle renforce localement une abstention structurellement forte. 62% des électeurs de la commune, contre 65% au premier tour, se sont déplacés pour départager Emmanuel Macron et la candidate du Front National, soit un peu plus de 4700 votants sur près de 8000 inscrits. La mobilisation est plus importante qu’en 2002, mais en retrait par rapport aux scrutins présidentiels de 2007 et de 2012. Elle reste insuffisante en valeur absolue, mais manifeste une vigueur citoyenne inhabituelle.

2)   Si les 31% de voix qui, à Val-de-Reuil, se sont portées le 23 avril 2017 sur le représentant des Insoumis ne semblent ne pas avoir manqué à Emmanuel Macron, la réalité est plus complexe. Certes l’abstention ne s’est pas creusée au second tour en dépit des consignes floues de Jean-Luc Mélenchon. De nouveaux électeurs se sont même présentés dans chacune des six bureaux rolivalois tout au long de la journée comme en témoignent les feuilles d’émargement. L’important travail municipal réalisé dans l’entre-deux tours en direction des abstentionnistes (porte-à-porte notamment), plus ponctuellement le rassemblement réussi organisé à son initiative autour du Premier ministre Bernard Cazeneuve avec près de 1000 participants ; ont montré à cet égard leur efficacité. Mais on doit déplorer que l’incitation au vote blanc et nul, prôné par certaines forces de Gauche et certaines personnalités de droite, ait permis de quadrupler leur nombre passant pour les premiers de 91 à 372, pour les seconds de 41 à 125. Cette évasion d’un certain nombre d’électeurs hors des limites républicaines a contribué, avec l’équivalent de 10% des exprimés, à gonfler le résultat atteint par le FN dans la Ville Nouvelle.

3)   Le rassemblement des républicains, des démocrates et des progressistes, attendu au soir du premier tour, s’est très clairement manifesté dans les urnes rolivaloises. Emmanuel Macron, nouveau Président de la République élu ce 7 mai, est très largement en tête dans les six bureaux de vote que compte la commune et obtient près de 64% des suffrages exprimés, score qui n’est pas éloigné de son score national. Près de 2700 Rolivaloises et Rolivalois ont fait ce choix. C’est un point particulièrement marquant. Ce mouvement était indispensable à la cohésion de notre collectivité pour son avenir, comme pour les prochaines échéances électorales, notamment pour les municipales.

4)   Le résultat réalisé par Front National est, à Val-de-Reuil singulièrement plus qu’ailleurs, un échec très important. La formation de Marine Le Pen reste au niveau de 37% des voix exprimées. C’est un seuil inférieur à ce qu’elle obtient dans nombre de localités de l’agglomération Seine-Eure où elle frôle parfois les 50% et à ce dont elle bénéficie sur le département puisqu’elle y remporterait 45% des suffrages. Val-de-Reuil résiste donc beaucoup mieux à l’extrémisme que d’habitude. Le FN n’y progresse d’ailleurs que de 7 points par rapport au premier tour, quand il augmente partout ailleurs de 10 à 15. Indicateur révélateur, en nombre d’électeurs, l’alliance du FN et de DLF parvient à un total, à quelques dizaines de suffrages près, égal à celui du premier tour, soit 1571 voix. Extrême droite et droite extrême unies ne progressent pas d’un pouce.

5)   Il faut noter toutefois que le FN réalise son score le plus haut dans les bureaux de vote installés dans les écoles Léon Blum et Louise Michel, au cœur des quartiers qui n’ont pas encore été touchés par les réalisations de l’ANRU comme ceux du Mail et du Parc, ainsi que voie de l’Epargne. C’est un des résultats du manque de maintenance et d’entretien du bailleur social Eure Habitat sur les maisons et appartements qu’il possède dans cette partie de la Ville où il est très implanté. Le nouveau plan de renouvellement urbain sera donc prioritairement dédié à ces espaces et la Ville veillera naturellement à ce qu’il soit mis en œuvre dans les meilleurs délais. Plus généralement, l’échec de la candidate du Front National à Val-de-Reuil est à mettre au crédit de la proximité, de l’efficacité et de la disponibilité dont fait preuve la municipalité dans son travail quotidien. Ne conservons qu’un élément à l’esprit : le coup d’arrêt et le recul par rapport aux élections européennes qui avait été esquissé le 23 avril, est confirmé ce dimanche pour le FN.

Dès la prise de fonction du nouveau Président de la République, la municipalité se tournera vers ses équipes et lui-même pour plaider l’accélération des projets municipaux essentiels à l’amélioration du quotidien des 15.000 rolivalois. Renouvellement urbain, emploi, éducation, environnement, logement, sécurité, développement du commerce et des services publics seront parmi les premiers sujets sur lesquels l’appui du Président de la République sera sollicité.

7 MAI 2017

Les qualités du Nouveau Président de la République effaceront-elles les défauts d’Emmanuel Macron ?

Communiqué de Marc-Antoine JAMET,

Premier secrétaire de la Fédération de l’Eure du Parti Socialiste

Les qualités du Nouveau Président de la République effaceront-elles les défauts d’Emmanuel Macron ?

Pour la Fédération du Parti Socialiste de l’Eure, le résultat du second tour de l’élection présidentielle  emporte avec lui plusieurs enseignements.

Le premier, le plus rassurant pour la République, est la relative faiblesse de l’abstention par rapport à ce que certaines prévisions avaient laissé entendre. Elle reste nationalement à un niveau encore très proche de celle observée il y a quinze jours. Les consignes ambigües et, somme toute, irresponsables données par certains candidas n’ont fort heureusement été suivies que de peu d’effets, même s’il faut déplorer la multiplicité des votes blancs et nuls qui, d’une certaine façon, permettent ce soir la surreprésentation de l’extrême droite. Au contraire, de nouveaux électeurs, absents, lors du premier tour, sont venus conforter le camp de la démocratie et faire barrage au Front National. Ils ont été l’élan vital de la France pour échapper au populisme.

Le second point satisfaisant de la soirée est le score, nettement plus bas qu’elle ne l’espérait, enregistré par Marine Le Pen au plan national. On peut y voir la conséquence du comportement calamiteux de la Présidente du Front National lors du débat d’entre deux tours, mais cela tient également à la mobilisation concrète des républicains en de nombreux points de l’hexagone à l’image de celle qui s’est faite autour du Premier Ministre Bernard Cazeneuve à Val-de-Reuil jeudi dernier. Mais ce constat positif ne se vérifie pas hélas dans l’ensemble de notre département. Loin de là. On mesure à quel point l’Eure est malade, gouvernée qu’elle est par des majorités de droite dans la plupart de ses villes, au conseil départemental et à la région Normandie. Les résultats qu’y recueille le FN (près de 45%) et les pointes qu’il peut atteindre dans certaines communes où il frôle ou dépasse les 50% sont alarmants.

Un troisième point ne peut être passé sous silence. La Gauche de Gouvernement, singulièrement le Parti Socialiste qui animait pourtant la majorité sortante, est absente de ce second tour et, comme en 2002, s’en est remis à un candidat qui n’était pas issu des ses rangs pour faire obstacle à l’extrême droite. C’est un grave échec qui doit amener, sans attendre et dès les prochaines échéances électorales, un ressaisissement, un redressement et une refondation si les formations traditionnelles de la Gauche ne veulent pas définitivement disparaître, dépérir ou se marginaliser.

Au-delà de ces éléments de fond, les socialistes de l’Eure veulent saluer la victoire du nouveau Président de la République qui l’emporte ce soir avec plus de 9 millions de voix d’avance. Il faut souhaiter qu’il soit le Président de tous les Français. Il faut espérer pour notre pays qu’il réussisse. Il est impossible de ne pas voir l’intelligence et la fulgurance de la trajectoire d’Emmanuel Macron, l’audace qu’il a mis dans sa conquête du pouvoir, la jeunesse et la modernité de ses idées. Autant d’atouts, autant de dangers. Tout dépendra de lui, de ses premiers gestes, de ses premières décisions. Nous observerons donc le choix de son Premier Ministre, la composition de son Gouvernement, la majorité qu’il ambitionne avec la plus grande vigilance. Ces gestes indiqueront sa véritable orientation politique. Il faudra également prêter la plus grande attention aux éléments de son programme économique. Sur le calcul des retraites, l’indemnisation du chômage et la fiscalité, comme sur beaucoup d’autres dossiers, il devra infléchir ses positions et revoir ses propositions s’il ne veut pas sombrer dans le libéralisme le plus austère, le plus stérile. Schroeder oui, Thatcher non. Renzi certainement. Merkel pas vraiment. May pas un instant.

Nous avons évidemment une pensée émue et chaleureuse pour François Hollande qui fût un grand chef de l’Etat et a su diriger, faire avancer, moderniser notre pays au milieu des épreuves les plus dures. L’Histoire lui rendra justice. Il est clair que la République devra lui permettre de s’exprimer et de jouer tout son rôle dans les années qui viennent.

Nous, socialistes eurois, derrière nos candidats Richard Jacquet, Martine Séguéla, Marie-Claire Haki, Laetitia Sanchez, sommes désormais tournés vers l’avenir, c’est-à-dire vers les législatives. Justice sociale et égalité des chances ne sont pas dépassées. Il demeure une Gauche et une droite. Le camp du mouvement hier divisé, aujourd’hui éliminé, doit demain savoir se rassembler. Des discussions ont été ouvertes, dans l’Eure, avec nos amis écologistes et nos alliés communistes. Elles doivent se poursuivre et trouver une issue positive.

Le mouvement En Marche, parfois arrogant, souvent débutant, doit trouver un équilibre dans ses attitudes et ses prises de position. En aucun cas des candidats parachutés, hors sol ou même rejetés par les autres partis ne peuvent prétendre représenter les habitants de notre département mieux que des élus de terrain, enracinés, clairs dans leurs choix, connus de tous. Sans cela nous subirons dans l’Eure le joug du Front National et laisserons les cinq circonscriptions de l’Eure à ces candidats, souvent mis en examen, racistes et incompétents, comme Nicolas Bay, ancien disciple de Bruno Mégret, qui multiplient les provocations à l’encontre des idées et des valeurs qui sont le socle de notre pays et son message universel.

Cependant, c’est la dernière fois que nous échappons au plus haut niveau de nos institutions au Front National. Derrière Marine se dresse l’ombre de Marion. Il s’agit du même système aberrant en pire. Il est donc essentiel de ne pas oublier la leçon des urnes. Notre pays souffre. Il est rongé par l’extrême pauvreté d’une partie de plus en plus importante de la population, les angoisses collectives et la perte des repères traditionnels, ainsi que par la précarité et le désespoir qui, en milieu rural, comme en milieu urbain, ont poussé des millions de personnes vers l’extrémisme. Crise, chômage et terrorisme sont devenus insupportables. Il faut à la France retrouver l’emploi, la sécurité et la prospérité, les trois allant ensemble, pour tourner définitivement le dos à la violence politique, sociale et idéologique. C’est la feuille de route qu’ont tracée aujourd’hui les Français à Emmanuel Macron. Sa première déclaration a été de ce point de vue peu convaincante. Il devra pourtant être à la hauteur de ces enjeux. L’avenir dira s’il en est capable.

23 AVR 2017

A Val-de-Reuil, une Gauche très majoritaire, un Front National à l’arrêt, une droite disparue et l’apparition de Macron

A Val-de-Reuil, une Gauche très majoritaire, un Front National à l’arrêt, une droite disparue et l’apparition de Macron.

Les résultats de Val-de-Reuil pour ce premier tour de scrutin nous donnent cinq enseignements majeurs et appelle une consigne claire :

1) Le premier est le plus important. La plus jeune commune de France, dans des proportions légèrement inférieures qu’en 2012, s’est mobilisée. Elle enregistre là son troisième meilleur résultat en termes de participation dans une élection, après 2007 (73,59%) et 2012 (68,4%), avec 64,84% de votants. Ce bon résultat pour la ville confirme son implication citoyenne. Ce soir, la dérive abstentionniste qui a souvent handicapé la commune a été contredite. Près de 5000 électeurs se sont déplacés dans l’un de des six bureaux de vote. Cela n’est évidemment pas sans lien avec la vague d’inscriptions électorales record qui avait été observée, ici, au cours des derniers mois de l’année 2016. 1000 nouveaux électeurs, souvent jeunes, s’étaient alors présentés en Mairie. Ils ont été nombreux, de 8h00 à 19h00, à répondre à ce rendez-vous démocratique, venus de toutes les générations, de tous les quartiers. Mais cela ne suffit pas : l’abstention devra reculer bien davantage, surtout dans les bureaux populaires des Dominos, de Jean Moulin, du Pivollet, dans deux semaines pour diminuer le poids relatif de l’extrême droite et palier une éventuelle déperdition des voix de la droite républicaine.

2) Deuxième enseignement, l’ancrage politique de la commune reste profondément à Gauche. Bien que nationalement éliminée, elle est dans sa pluralité majoritaire à Val-de-Reuil. Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon ont obtenu la confiance de 2024 électeurs soit 42,29% des suffrages exprimés. Numériquement, la Gauche plurielle obtient un résultat similaire à celui qu’il avait obtenu en 2007 (2061 voix). Jean-Luc Mélenchon, arrivé en tête avec 31,76%, y fait la plus forte progression rassemblant sur son nom trois fois plus de suffrages qu’il n’en avait obtenus il y a cinq ans. Le candidat du Parti Socialiste double quant à lui le score qu’il recueille au niveau national avec 10,53% des suffrages. Il y réalise, selon les résultats parvenus, son meilleur score en Normandie. Au total, ajoutée aux suffrages qui se sont portés vers Emmanuel Macron, la somme des voix des candidats progressistes se porte au même niveau qu’en 2012 avec 60% des voix (59% en 2012). Dimanche 7 mai, cette addition, qui est la division de l’électorat de François Hollande, devra former l’alliance qui placera Emmanuel Macron en tête.

3) Avec 6,54%, la droite républicaine disparaît et confirme son incapacité à peser réellement dans les débats et la vie démocratique de notre cité. Son score est deux fois plus bas qu’il ne l’était en 2012. Elle divise d’autant le nombre de ses électeurs. Jamais, à Val-de-Reuil, la droite LR n’aura réalisé un résultat si peu élevé. Là où elle rassemblait 615 voix il y a cinq ans, François Fillon n’en obtient ce soir que 313. Les électeurs rolivalois continuent donc de sanctionner son absence et son manque total de propositions.

4) A Val-de-Reuil, la candidate du Front National réalise une contre performance avec un résultat qui sans être totalement négligeable est bien inférieur à celui qu’elle a établi lors des élections européennes. Il est très largement en dessous de son niveau départemental et bien plus faible que dans la majorité, voire la quasi totalité, des communes de l’Agglomération Seine-Eure ce qui, compte tenu de la sociologie de la Ville, tient de l’exploit. C’est un fait politique qui doit être souligné et une tendance qui devra très nettement s’amplifier dans quinze jours à l’occasion du second tour. Le FN échoue à obtenir la majorité des voix qu’il convoitait, est à peine au dessus de son score national et ne constitue qu’une faible progression par rapport à 2012. Cette progression limitée est obtenue sur les bureaux de Louise Michel et Léon Blum compte tenu de l’exaspération qu’expriment les locataires du parc social du bailleur départemental Eure Habitat. Mais le Front National patine dans l’ensemble de la Ville. Un coup d’arrêt lui a été donné. C’est une récompense pour le travail citoyen réalisé depuis quinze ans par la municipalité.

5) Fait politique inédit dans cette élection, le centre qui n’avait jusqu’alors aucune existence concrète a trouvé dans la candidature d’Emmanuel Macron un socle électoral, notamment autour du bureau de Coluche qui tend à voter de plus en plus comme le pays (montrant sa sociologie particulière par sa proximité de la richesse des parcs d’activité). Il agrège une partie des voix qui, en 2012, s’étaient portées vers François Hollande et absorbe celles d’une droite désarçonnée par la fragilité de son candidat. Avec 18,39% des suffrages, Emmanuel Macron arrive en troisième place à Val-de-Reuil là où il est en tête nationalement.

6) Une nouvelle campagne débute ce soir. La discipline républicaine, comme elle s’est toujours appliquée, devra l’emporter. La somme des voix républicaines qui s’est prononcée lors de ce premier tour doit former la base d’un rassemblement aussi attendu que nécessaire derrière Emmanuel Macron. Dans deux semaines, la mobilisation des rolivalois doit être totale pour faire barrage au Front National.

23 AVR 2012

Un raz-de-marée pour François Hollande à Val-de-Reuil où il réalise son score le plus élevé de Haute-Normandie

Les résultats de Val-de-Reuil pour ce premier tour de scrutin sont clairs et permettent de tirer quatre enseignements avant le second tour.

1)    Le premier est le plus important. La plus jeune commune de France a très nettement placé, une fois encore, le candidat du Parti Socialiste en tête du scrutin. Il vire en tête. François Hollande, qui s’était arrêté à M. Real lors de sa campagne et a visité à plusieurs reprises la Ville Nouvelle, y rassemble près de 43% des voix, s’y classe premier dans les 6 bureaux de la commune et y réalise son résultat le plus élevé de l’Eure de la Haute-Normandie. La mobilisation massive autour du candidat François Hollande a été plus forte que la dispersion lui permettant d’atteindre un score supérieur aux 38,5% de Ségolène Royal en 2007, très nettement au-dessus des 25,77 %, de Lionel Jospin en 1995 et des 23,47 % de ce même Lionel Jospin en 2002. C’est d’abord ce raz-de-marée en faveur du candidat socialiste qui permet à la Gauche d’être majoritaire. En effet, avec moins de 2% des voix, le score des Verts à Val-de-Reuil est à un très bas niveau qui ne reflète pas leur réalité locale et leur participation à l’équipe municipale. Le score du Front de Gauche (14%) moins élevé que dans d’autres communes, et celui de l’extrême gauche permettent de dessiner les contours d’un second tour où François Hollande peut revendiquer à Val-de-Reuil, si le rassemblement de toute la Gauche s’opère, plus de 65% des voix. C’est aussi un plébiscite pour la majorité municipale.

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26 OCT 2011

S’il ne veut pas négocier, c’est à la barre du tribunal qu’il faudra y contraindre le PDG finlandais de M’Real!

En ne se rendant pas au rendez-vous que lui avait suggéré lundi le Ministre de l’agriculture, le PDG de M’Real, Mikko Hellander, a démontré le peu de considération qu’il avait pour le Gouvernement. En ne se donnant même pas la peine de négocier avec les éventuels repreneurs, notamment les candidats français, il a indiqué le peu de cas qu’il faisait des salariés, de leur avenir, de leur famille. En menaçant d’un plan social dur les syndicats s’ils obstinaient à défendre leurs camarades promis au licenciement, il a donné la preuve qu’il ne connait depuis le début de ce conflit qu’une seule méthode : le rapport de force. On ne peut laisser l’espoir conduit au charnier par un tel homme froid et calculateur, sûr de lui et dominateur. Il faut lui répondre avec ses propres arguments. Comme ont commencé à le faire les syndicats et leurs avocats, une action judiciaire rapide doit être menée contre le papetier devant les tribunaux compétents. A mon sens, il doit être poursuivi au moins au nom de quatre chefs d’inculpation.

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