5
AOUT
2016
Marc-Antoine Jamet, Maire de Val-de-Reuil, l’ensemble de ses collègues du Conseil Municipal et les administrateurs du CCAS qu’il présidait, ainsi que tous les agents de la Ville Nouvelle ont la profonde tristesse de vous faire part du décès de Monsieur Bernard CANCALON, maire-adjoint de la commune dont il était l’élu depuis 2001.
La mort est toujours brutale, mais rarement elle a paru aussi injuste. Elle vient d’emporter un homme de 62 ans, dans la force de l’âge. Engagé dès sa prime jeunesse dans la Légion Etrangère qui l’avait conduit dans des garnisons africaines et lointaines, il avait choisi, au terme de son contrat, de travailler au sein de grandes entreprises de distribution, Virgin, puis la FNAC. Il les avait servies en leur donnant, comme dans chaque chose qu’il faisait, son temps et son énergie, se levant à l’aube pour, quotidiennement, rejoindre la capitale en train.
Par générosité, par altruisme, il avait décidé de prolonger son envie d’agir et d’être utile dans de nombreuses causes collectives en animant un quartier entier au sein de l’association de « La Grosse Borne en mouvement » qu’il  avait créée, près de son domicile, et, se préoccupant des enfants, des familles, des délaissés, conduite vers le succès, puis au MIR (mouvement indépendant rolivalois) qu’il avait voulu rejoindre pour participer à la vie de la cité, enfin dans la majorité municipale où il avait pris, apportant sa force et sa volonté, des responsabilités de plus plus importantes tout comme à la communauté d’agglomération où il siégeait, manifestant une vigilance extrême afin que sa commune soit traitée comme elle le devait.
L’heure de la retraite à peine venue, il s’était investi à la tête du Centre Communal d’Action Sociale (CCAS), dont il était rapidement devenu pour tous les agents et les usagers le moteur et le repère, mais aussi dans la vie locale et des quartiers qu’il privilégiait, avec humanité, comme un volet de proximité de l’Anru, pourvoyeur de mieux vivre et de sécurité pour les habitants et, surtout, en mettant en place une véritable bourse aux logements qui lui avait permis, grâce à la confiance exceptionnelle que lui avait accordée les bailleurs sociaux, les propriétaires et les associations de locataires,  d’aider, de soutenir, d’accompagner des centaines de familles à la recherche d’un toit. Pour cette dernière mission, il était connu et aimé d’un grand nombre de Rolivalois qui ne lui ménageaient par leur reconnaissance. Ses permanences ne désemplissaient pas. Il recevait pourtant chacun, s’arrêtant quand la salle d’attente était vide.
Bernard Cancalon avait des principes, l’honneur, la droiture et la loyauté – j’en ai fait l’expérience -, mais il avait aussi des valeurs, la solidarité, la dignité pour tous et le respect des autres. Les premiers forgeaient sa personnalité, forte, naturelle, sincère. Les seconds motivaient son action, son dévouement, sa vie. Son coeur, ouvert à tous et qui le faisait vivre, en quelques secondes, l’a lâché alors même que plusieurs d’entre nous, devenus ses amis autant que ses collègues, avions reçu, quelques instants auparavant, ses messages ou ses appels faisant, comme chaque jour, le bilan de son travail, de ses rencontres, des solutions qu’il proposait. Nous n’avons même pas pu lui dire adieu. Il laisse derrière lui une épouse dont chacun imagine la douleur et huit enfants plongés dans le chagrin. Une cérémonie d’obsèques rassemblera tous ceux qui l’ont rencontré et aimé mercredi 10 août, à 15 heures, en l’église de la Fraternité, à Val-de-Reuil. Venez-y nombreux ainsi qu’il l’aurait souhaité..
14
JUIL
2016
Cher(e)s ami(e)s,
Je vous remercie d’être fidèles à cette cérémonie et de vous réunir – avec courage, malgré l’orage qui gronde – sous ce ciel normand, donc incertain.
Notre rassemblement est d’abord l’expression d’une amitié. C’est sa signification politique forte et première. Il est l’occasion, en effet, de recevoir des compagnons, des partenaires, des européens. Eux et nous avons perdu, les uns devant l’Islande, les autres devant le Portugal, un merveilleux Euro. Ce n’est pas grave. C’est même sans aucune importance. Eux et nous, vaincus par la démagogie et le populisme, ne sommes plus dans la même Europe. C’est un véritable drame. C’est une catastrophe. Ces femmes, ces hommes, venus depuis la frontière de l’Ecosse, nous les connaissons bien et depuis longtemps. Ils aiment notre Ville qu’ils visitent régulièrement comme nous visitons régulièrement la leur. Nous disons souvent qu’ils sont la 61ème nationalité de Val-de-Reuil. Je n’imagine pas que nous les laissions s’éloigner sans un mot, sans un geste. Plus qu’à travers de longs discours, mieux que par d’ennuyeuses tribunes, à notre échelle, évidemment modeste, il fallait que nous traduisions concrètement la solidarité, la communauté de destin, qui existent entre le Royaume-Uni et la France.
Chers amis, je vous demande donc de saluer, comme il se doit, la délégation de Workington. Le destin et les caractéristiques de cette commune anglaise, ouvrière et populaire, avec laquelle nous sommes jumelés, sont, à bien des égards, semblables à la nôtre. A Workington et à Val-de-Reuil, nous n’avons jamais douté que les enfants soient les mêmes. Nos invités sont emmenés par leur maire, mon homologue, Dame Joan Wright. Toutefois, et c’est un honneur que nous devons mesurer, un symbole que nous devons méditer, elle n’est pas venue seule. Pour manifester l’appartenance à l’Europe du Royaume-Uni, soulignant la force du lien qui unit nos deux villes, dix jours après le Brexit qu’elle a combattu, alors qu’aux Communes un nouveau Premier Ministre travailleur va être désigné et que, dans son propre Parti, la lutte pour le leadership fait rage, Sue Haymann, la représentante de Workington au Parlement de Wesminster, députée du Labour, a choisi de manifester, par sa présence parmi nous, par le discours qu’elle va prononcer devant notre monument, le refus d’une absurdité. Comme beaucoup de ses compatriotes, elle n’accepte pas le divorce entre son « ile » qui n’en est plus une et notre continent. Pour elle, comme pour nous, par-delà le Channel, nos deux pays font naturellement partie d’un même ensemble. Pour elle comme pour moi, pour eux comme pour nous, face à la mondialisation, pour y résister et la surmonter, nos deux Nations, par logique, par intérêt, par affinité, sont sœurs.
Bien-sûr pendant longtemps les Anglais ont été nos pires ennemis ! D’abord Guillaume, qu’ils appellent William ou, pire, Willy, en partant de chez nous, les a conquis. Puis ils ont brûlé Jeanne et enfermé l’empereur. Pour ne rien arranger, ils conduisent à gauche et mangent porridge et pudding. Mais, depuis, nous avons lentement compris qu’ils n’étaient pas uniquement des voisins, ni même des alliés, mais des associés et des amis. Nous partageons tant de choses avec eux : culture, système démocratique, art de vivre. Il n’est pas jusqu’à la pluie qui ne vienne de chez eux. Il pleut des hallebardes en France, des chiens et des chats en Grande-Bretagne, mais c’est la même eau qui, ce matin, nous trempe au plus profond des os. Cette cérémonie ne se veut pas qu’un hommage à ceux qui, en voulant rester avec nous, ne se sont pas trompés. Elle est combat. Il en est tant que nous avons mené ensemble.
L’Histoire nous convoque aujourd’hui pour une commémoration. Notre séparation a été prononcée alors que nous devrions nous souvenir de nos noces de sang. Il y a symboliquement un peu de 11 novembre dans cette fête nationale. Pas très loin d’ici, il y a 100 ans presque jour pour jour, en juillet 1916, débutait la bataille de la Somme, le Verdun des Britanniques. Comme à Dunkerque, puis sur les plages de Juno et Sword, la France a vu des centaines de milliers de jeunes soldats venus de Londres, Liverpool et Conventry partager défaite puis victoire. Il y a 100 ans presque jour pour jour, en juillet 1916, sous le sifflet de leurs officiers qui ne criaient pas « en avant », mais « suivez moi », les meilleures troupes de l’empire britannique lancent l’assaut, quittant leurs tranchées. Le Front devait s’étendre sur 100 kilomètres. Il n’en fera que 32. Les Allemands alertés ont massé des dizaines de divisions. Ce sera une boucherie. A la première heure, il y a 3.000 morts ou blessés par minute, 50 par seconde. Le temps de compter jusqu’à 7, nous serions tous morts. Sur 120.000 Britanniques partis dans la première vague, on dénombrera 20.000 morts à la tombée de la nuit. C’est le jour le plus sanglant de son histoire pour l’armée britannique. En 5 mois, il y aura 4 millions de soldats servant sous l’Union Jack qui passeront sur la Somme. 450.000 seront tués ou blessés. Leur sang se répandra sur la terre de France. C’est la signification du coquelicot que nos amis portent parfois à la boutonnière. Ensemble, avec l’Allemagne, le rouge devait se mêler au bleu pacifique du drapeau européen. Là était notre avenir. Nous jurons de tout faire pour qu’il soit celui des générations futures.
Mais notre cérémonie, nous ne l’oublions pas, conserve sa signification traditionnelle. Elle n’est pas « Bastille day » et anniversaire de 1789, comme le pensent encore les tabloïds anglais, mais la commémoration du 14 juillet 1790 et de la fête de la fédération. Nous avons respectée cette interprétation. Hier soir, nous étions des milliers rassemblés dans la joie pour un extarordinaire feu d’artifices. Il fût précédé d’un énergique « God save the Queen » et d’une vibrante « Marseillaise ». Nos voix se sont mêlées. Anglais et Français chantaient à l’unisson.
C’est cela que n’a pas compris Bruxelles. Nous avons besoin de proximité, de chaleur et de repères. Nos concitoyens ont des exigences que l’Europe auraient dû entendre. Nous voulons être guidés par des principes : l’ordre plutôt que la délinquance, la laïcité plutôt que les communautés, le respect pour toutes les opinions et toutes les croyances, le progrès social plutôt que la régression. Cela implique dans nos collectivités de la volonté, de la clarté mais aussi de l’autorité. Dialoguer mais trancher. Ecouter mais décider. Il faut savoir être ferme et rester bienveillant. C’est ce qu’on appelle la responsabilité. Mon ennemi à Val-de-Reuil, comme à l’agglomération est double : l’individualisme des ambitions, le sectarisme partisan, l’injustice entre collectivités d’une part et je pourrais donner les noms de ceux qui, derrière la mollesse d’un visage, incarnent cette brutalité, la démagogie, la facilité, la mauvaise foi et la bêtise d’autre part et il faudrait que, de conseil en conseil, ceux qui n’ont jamais un mot à dire sur le logement, l’éducation, la sécurité, ceux qui préparent leur déclaration à l’avance pour mieux échapper au débat, nous laissent travailler malgré leur rancune. Ici nous sommes du côté de ceux qui rassemblent et agissent, pour les policiers et les professeurs, pour les associations et pour les entrepreneurs. Pas du côté de ceux qui divisent et polémiquent inutilement.
Cette cérémonie doit aussi faire place à une autre tradition. Elle honore nos morts. Il y a un an nous pensions à ceux du 7 janvier et nous étions Charlie, mais il y a eu ceux du Bataclan le 13 novembre, et nous pensons au Commissaire Arnaud Beldon cruellement frappé dont la Légion d’Honneur, plus méritée qu’aucune autre, nous a réjouis, et, hélas, de Bruxelles le 22 mars, ceux de Bagdad et Ankara, ceux de Djeddah et Dacca, de Tripoli et Sanaa, de Tel Aviv et Gaza, d’Orlando et de San Bernardino. Il faut que cela cesse. Notre détermination doit être entière. La lutte sera acharnée. Elle doit être conduite contre le terrorisme, celui des faits, attentats, crimes, assassinats, mais aussi celui des esprits qui est parfois plus proche de nous que nous le croyons. On doit bombarder Racqa, mais ont doit protéger Val-de-Reuil. C’est l’affaire de tous. Sans la moindre exception.
J’ai parlé de nos morts et je voudrais saluer deux personnes qui nous ont quittés voici quelques jours : Christian Boncour, lovérien qui a tant fait pour l’amour de l’Angleterre et Madame Filleul, habitante pionnière de Val-de-Reuil où elle tint le débit de presse de la dalle et à qui, jusqu’à la fin, malgré les vicissitudes de la vie, les coups du sort qui ne l’avaient pas épargnée, elle resta fidèle.
Je veux enfin citer trois noms Jo Cox, cette députée britannique tuée pour avoir cru à l’Europe, et que nous n’oublierons pas. Elle votre amie Sue et je vois votre émotion. Michel Rocard, homme complexe et difficile, intelligent et tourmenté qui, à la demande de François Mitterrand et Laurent Fabius, fit de notre ensemble urbain une commune de plein exercice. Enfin, une âme qui avait connu l’horreur de la Shoah, un homme qui avait vu, sur le quai de la gare d’Auschwitz, les SS le séparer de sa mère pour l’emmener à la chambre à gaz, qui avait vu son père décéder sous ses yeux entraîné par les Nazis dans la marche de la mort qui leur faisait fuit l’Armée Rouge, a rejoint Jehovah. A la demande de Bernard Amsalem, geste superbe, il avait parrainé, avec beaucoup d’autres grands de la pensée, de la politique ou de la littérature, ce monument qui n’est pas un mausolée, cette crypte qui n’est pas un monument aux morts, mais un temple à la mémoire et à la paix. Son vrai nom, celui qui fut donné par ses architectes Jakob et Macfarlane, est « entre ciel et terre ». C’est-là où est maintenant Elie Wiesel, mais son nom restera à jamais gravé pour l’éternité sur les murs de la cité contemporaine. Je l’avais rencontré à New-York avec Nicolas Sarkozy. Le philosophe n’avait pas oublié notre Ville et son engagement.
Il me faut en arriver au terme de cette intervention. Beaucoup de bonnes nouvelles vont accompagner Val-de-Reuil cette année. À l’automne, nous allons inaugurer une crèche, puis une autre au printemps, ce n’est pas courant, après la gare et la station des hauts prés. De très nombreux logements vont se construire, dont la superbe réalisation verte de mon amie, la belle architecte Manuelle Gautrand. Il y aura des entreprises qui vont s’installer, la première pierre de Hermès en témoignera, des immeubles tertiaires qui vont pousser autour de la Gare SNCF, et un centre commercial, l’îlot 14, qui va démarrer. Le 19 septembre, le PRNU 2 sera validé. Les jours de fête ne manqueront pas.
Mais il y aura aussi des épreuves car nous serons en année électorale. Les mauvais coups commencent à pleuvoir. De droite ou de gauche se déclarent aux législatives des candidats qui sont ce que l’on peut faire de plus lamentable : faiblesse de la volonté, indigence de l’intelligence, absence de stratégie, ignorance du bien public. Vieux chevaux de retour ou jeunes apparatchiks, ils ne valent pas mieux les uns que les autres. Ils ne nous méritent pas. Ils ne nous valent pas. Il n’y a aucune raison que nous les subissions. Le Front National menace, non pas tant par ce qu’il dit être, que par ce qu’il représente véritablement : le racisme, la vulgarité, la paresse, la corruption. L’argent de l’État qui a réformé le pays sans le relancer vient à manquer. La Normandie de Hervé Morin reprend, au Théâtre par exemple, les promesses faite par la région de Nicolas Mayer-Rossignol au mépris de la continuité républicaine. L’agglomération se détourne de l’intérêt collectif et soutient des projets qui lui sont opposés, contournement autoroutier, absurdité d’une gare LGV à Louviers, numérique éparpillé. Dans le sac où Priollaud l’enveloppe, je ne reconnais plus le Maire du Vaudreuil que je croyais au-dessus de ces mesquineries. Nous en payerons, nous en payons l’addition pratique et financière. Le département et son jeune président tentent, enfin, de fermer un collège, Pierre Mendes France, en racontant des balivernes pour nous mettre à genoux. Ils n’y parviendront pas. Force doit rester au droit.
Il faudra résister pour la croissance et pour l’emploi, surmonter et dominer les épreuves. Je m’y engage et je vous y enjoins. En s’engageant pour notre jumelage, en restant contre vents et marées européens, en repartant à la base de la construction de notre Union, Joan, Sue, Barbara, Mary, Mike, Margareth ne nous ont-ils pas montré, comme notre champion Mickaël Zézé qui partira à Rio avec le 4 X 100, la voie du courage et de l’audace ?
Vive Val-de-Reuil et Workington,
Vive le Royaume-Uni,
Vive la République et vive la France !
Marc-Antoine JAMET
Maire de Val-de-Reuil
Président de la commission des finances de la Région Normandie
30
JUIN
2016
« Pourquoi réduire nos efforts à néants ?Â
Maire de Val-de-Reuil, Marc-Antoine Jamet a fait du sauvetage du collège Pierre Mendès France (PMF) une priorité. Il ne manque pas d’arguments…
Marc-Antoine Jamet, la commission départementale de l’Éducation nationale a donné un avis défavorable au PPI du Département. Cela change quoi ?
C’est un avis objectif. Il est celui de spécialistes qui ne se fondent « que » sur les critères de l’éducation nationale, qui n’agissent « que » pour le bien-être des enfants. Ce n’est pas un ukase comptable ou politique. On franchit ici une étape essentielle. Oublions la dernière séquence où tout le monde a voulu prendre des postures, parfois en improvisant, ce qui n’était pas une bonne chose. Redonnons à ce dossier de la profondeur, du temps, de la visibilité. La première mi-temps a été hachée et brouillonne. Cette deuxième période va permettre de replacer les joueurs, de faire circuler le ballon, de construire le jeu.
Sébastien Lecornu, le président du Conseil départemental, assure que PMF est « bourré d’amiante du sol au plafond ». C’est quand même embêtant ?
Ce n’est pas sa première erreur technique. Il avait prétendu que PMF était un collège Pailleron. C’était faux. L’amiante, c’est une autre affirmation hasardeuse. Ce collège date des années quatre-vingt. Pas des années soixante-dix. Il n’y a pas de flocage, de propulsion ou de neige d’amiante, ce que vise sans doute le Président du Conseil Général. Il s’agit de colles et d’éléments durs dans la composition desquelles entre une part d’amiante. Même nom, mais pas les mêmes effets. Heureusement. L’ancien directeur des services techniques du Département a pris la plume, ce qui est rare, pour apporter un démenti ferme à M. Lecornu. Je crains qu’on prétende maintenant que le collège est inondable ou qu’il est situé sur une faille sismique. On peut tout inventer, mais est-ce à la hauteur de l’enjeu et des responsabilités des décideurs ? On ne joue pas au poker menteur avec l’avenir des enfants.
« On va faire quelque chose d’épouvantable ! »
Le problème avec le collège du Vaudreuil ?
On court vers une absurdité que la création de cet établissement portait en germe. Ce collège extérieur à Val-de-Reuil accueille déjà 65 % d’élèves issus de Val-de-Reuil. Ils ont été dans les écoles de Val-de-Reuil et iront au lycée à Val-de-Reuil. Pourtant, de manière artificielle, les élus au Conseil d’Administration de leur collège ne sont pas ceux que leurs parents ont désignés. Les jumelages ne sont pas ceux de leur ville. Les projets d’école ne sont pas les leurs, etc, etc. Le collège Michel de Montaigne, sur lequel il faudrait s’interroger en priorité, si on était lucide et rationnel (ce que je ne demande pas), a été créé en fonction d’objectifs politiques à l’époque d’Henri Collard. Ne recommençons pas la même erreur.
Que préconisez-vous ?
Il faut, pour des raisons pédagogiques, garder deux collèges à Val-de-Reuil ! Lorsqu’un élève est en difficulté, on le mute d’un collège à l’autre en gardant un œil sur lui, comme nous faisons entre PMF et Alphonse Allais. Il reste dans un système maîtrisé. Ce que propose M. Lecornu, c’est d’expédier les éléments les plus compliqués à Michel de Montaigne qu’il va déstabiliser ou de les exiler à 10 kilomètres, à Louviers, sans la proximité de ses parents, sans l’encadrement de sa commune. Tous ceux qui ont eu un enfant difficile savent ce que je veux dire. Quand à Alphonse Allais, avec plus 600 élèves, on va créer une bombe en zone d’éducation prioritaire. C’est de la folie. Sa restauration scolaire n’est pas à la taille, sa cour n’a pas les dimensions nécessaires, le nombre de conseillers principaux d’éducation (CPE) n’est suffisant. Quand on a trois établissements, on joue dans un triangle. On peut ne pas accuser l’un d’être le ghetto, l’autre l’excellence. On peut travailler dans la finesse et la souplesse. Là on va faire quelque chose d’épouvantable qui va, qui plus est, déstabiliser tous les collèges de la CASE !
« Tous nos efforts réduits à néant »
Vous pensez que cela va stigmatiser les différences entre les riches et les pauvres ?
Ce n’est pas la peine d’exacerber les oppositions entre Le Vaudreuil et Val-de-Reuil. Avec mon équipe, avec mon prédécesseur, avec nos voisins, nous avons mis des années pour parvenir à ce que cesse l’opposition entre le vieux village et ses supposés riches habitants, la ville nouvelle et ses logements sociaux. Nous avions tourné le dos à ces caricatures. Pourquoi réduire en un instant nos efforts à néant ? Songe-t-on aux conséquences pour les deux, mais aussi pour Léry et Poses, en termes de sécurité, de logements ou de commerces ? Alors que tout devrait nous conduire à créer ensemble une commune nouvelle, on vient de l’extérieur raviver les hostilités. Ceux qui font cela ne connaissent pas l’histoire de ce canton. Leur jeunesse n’est pas une excuse.
Quelles conséquences auraient la fermeture de PMF ?
Outre les conséquences scolaires que j’ai décrites, on va au rebours de plusieurs politiques publiques. Alors que les ressources sont rares, que les impôts sont lourds, on organise la gabegie et le gaspillage. C’est ce que j’appelle, sans manquer de respect au Président du Conseil Général, une politique de Gribouille, une tactique du sapeur Camembert. Premièrement, alors qu’on vient de rénover la Gare, de construire le théâtre, d’attirer 400 logements autour de PMF, on le fait disparaître. Catastrophique. Deuxièmement, alors que la stratégie de l’agglomération est de créer de la centralité et de la vie autour de l’axe stratégique Thorel/SNCF, on organise un désert, un no man’s land au point d’arrivée de cette voie triomphale. Quelle bêtise. Enfin le dernier point est le plus navrant, le plus désastreux, le plus désinvolte. Nous sommes engagés avec l’ANRU dans une politique ambitieuse de revitalisation du germe de Ville et on vient s’amuser à placer – exprès – sur la dalle une friche. Si j’étais encore à la Cour des comptes, au nom des administrés du département, pour protéger les contribuables eurois, je serais très sévère avec ce projet.
Sébastien Lecornu assure qu’il va mettre les moyens sur Alphonse Allais ?
On ne peut dire n’importe quoi. Je suis fils et petits fils de professeurs. D’abord, la pédagogie n’est pas une question comptable. C’est faire confiance à une équipe et à une ambiance aujourd’hui désavouées. C’est comprendre qu’on ne peut pousser les murs d’une cour ou doubler les espaces de restauration scolaire. C’est se rendre compte qu’on ne peut pas surpeupler des couloirs ou doubler d’un claquement de doigts la cadence des bus qui conduisent à l’établissement. C’est savoir qu’un collège REP a une fréquentation maximum par classe, non pas de 30 comme le croit l’exécutif du conseil départemental, mais de 24 élèves. C’est ne pas dire qu’on va rénover, confondant l’ancien Alphonse Allais et le nouveau construit il y a cinq ans, un collège… neuf ! Ceux qui ne prendraient pas ces arguments en compte porteront la responsabilité de l’échec scolaire d’une génération.
Vous pensez que cette affaire est purement politique et que Sébastien Lecornu vous vise directement en fermant Mendès France ?
Ce n’est pas une affaire personnelle. J’ai en privé, et il le sait, des relations cordiales avec M. Lecornu. Rompant avec cette volonté qui reste mienne, il a décidé de donner un signe politique très agressif avant les présidentielles. Mais quel rapport entre ce coup de menton en direction de la primaire des Républicains et l’intérêt général ?  Certes, notre territoire n’a pas voté pour la majorité actuelle, mais pourquoi devrait-il être puni. Faudrait-il que nous allions, tous, voter en novembre contre M. Le Maire à Evreux, à Louviers, à Vernon pour faire entendre raison à son commensal ? Faudrait-il que, pour battre la droite, le principal débat de la législative dans la 4eme circonscription soit l’éducation pour qu’il comprenne ? Je ne dis pas que Val-de-Reuil est visée ou est une cible. Je dis qu’elle est oubliée. Ce n’est pas un hasard. Notre commune est perdue politiquement par la majorité actuelle qui y réalise ses plus mauvais scores de l’Eure. M. Lecornu, qui n’a pas oublié Vernon, préfère mettre ses moyens ailleurs et privilégier des territoires amis. Ce n’est pas digne. Ce n’est pas respectueux. Surtout, ce n’est pas juste. Je rappelle – je ne l’avais pas dit jusqu’alors – que, en dehors de l’ANRU et de l’Ilot 14, opérations obligées, le département n’a aucun projet sur ma Ville et je trouve triste que M. Lecornu fasse ainsi l’impasse sur l’avenir d’un territoire de croissance et d’emploi.
Vous avez écrit à Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l’Éducation nationale. Comment peut-elle intervenir dans ce dossier ?
Elle a les moyens, elle, de rappeler la vérité : ce qu’est un réseau d’éducation prioritaire, que l’on forme au numérique à Mendès France les professeurs de l’Éducation nationale car c’est un collège Cocon, que le collège PMF est la tête de réseau du CNAM dans l’Eure. C’est son rôle de ministre de l’Éducation nationale. Ce n’est pas un problème politique mais une question d’expertise et de compétence.
Sébastien Lecornu ne croit pas à l’augmentation de la population à Val-de-Reuil ?
Mal informé, il parlait dans le vide. Aucun recensement n’a été réalisé sur Val-de-Reuil. C’est une exception nationale. En outre, le départ de la gendarmerie et de l’Esitpa, la diminution pendant plusieurs années des effectifs de la prison (et donc des gardiens), les déconstructions de logements de l’ANRU auraient du nous faire perdre des habitants en masse. Au contraire, nous en avons un peu gagné. Sans ces handicaps, notre démographie forte va nous faire repartir de l’avant. Autour de PMF, la Siloge a inauguré à cette année 92 logements. Altitude Lotissements en construit 120 et Nexity, avec la belle architecte Manuelle Gautrand, en édifie une soixantaine. Cela fait 400 maisons et appartements. Le Préfet est venu visiter les parcelles avec moi, ce que n’a pas fait le président du Conseil départemental. Il a constaté que tous les chantiers sont très avancés. Enfin, suis-je le seul à me souvenir qu’on a ouvert huit classes à Val-de-Reuil en seulement quatre ans, soit 200 élèves supplémentaires. Il est difficile de dire que la population d’un collège va baisser lorsque augmente autant l’échelon primaire !
Sébastien Lecornu semble inflexible. Faire machine arrière serait pour lui perçu comme un désaveu politique. Comment compter arriver à vos fins ?
On ne se déshonore jamais à revenir sur une mauvaise décision, prise trop rapidement, insuffisamment travaillée. Une étude a démontré que, pour sept millions d’euros, on peut moderniser PMF à une bonne taille des 400 élèves. On sait aussi qu’il y a un plan national de rénovation urbaine (PRNU2) sur lequel le Conseil départemental s’est engagé à hauteur de cinq millions d’euros. Je le regretterai, car ce serait anormal, presque amoral, mais si l’Eure est à ce point proche de la banqueroute et veut utiliser cet argent pour cette opération, j’en suis d’accord. Tous les éléments d’un bon choix sont là . Il faut maintenant, comme l’a demandé le Préfet, réunir des groupes de travail pour préserver l’avenir de ce collège fondamental pour Val-de-Reuil et pour les communes qui l’entourent. Sa fermeture serait dramatique pour l’agglomération Seine-Eure tout entière.
« J’essaie d’éclairer les autres »
Vous allez pouvoir sauver une seconde fois ce collège ?
Je n’ai rien à perdre. Seuls comptent les élèves et ma Ville. J’ai une lanterne à la main. J’essaie d’éclairer un chemin. Aujourd’hui, malgré mes propositions, je n’ai reçu aucune réponse du président du Conseil départemental. Dommage. L’absence de dialogue, la tour d’ivoire, ne sont pas des formes modernes et adaptées de dialogue politique. Lorsque M. Lecornu m’a dit, il y a trois mois, qu’il allait réfléchir à la fermeture de Pierre Mendès France, je lui ai expliqué les conséquences politiques et locales de son geste, expliqué les raisons pour lesquelles il ne fallait pas le faire. J’ai cru le convaincre. Il m’a demandé des éléments chiffrés pour étayer ce que je lui révélais. Il n’a pas attendu que je les lui transmette. Etrange. On ne peut pas agir comme cela sur un coup de tête. Intentions et intuitions ne suffisent pas. Je ne cherche pas à dire du mal du nouveau responsable du département. Vous avez vu la correction de mes propos. Il n’a pas toujours fait de même. Qu’importe. Je pratique le pardon des offenses. Mais malheur à celui qui blesse un enfant !
7
JUIN
2016
Â
On savait depuis son élection – et même avant – l’actuel conseil départemental fâché avec le monde de l’école. La preuve en est administrée depuis 15 mois : l’Eure, dirigée par la Droite, n’a eu de cesse, hélas, de diminuer les budgets de l’éducation comme elle s’en est prise à tous ceux des services publics locaux. On sentait la récente majorité par nature, par conviction conservatrice, peu amie des professeurs, des instituteurs et des maîtres. Il ne fallait pas être grand clerc pour le deviner : elle n’en compte quasiment aucun dans les rangs de ses élus départementaux. On mesurait, enfin, à chacun de ses gestes, à chacun de ses mots, le divorce qui existait entre le jeune Président du CD27 et toute idée de pédagogie, de culture ou d’enseignement : ressentiment personnel ou obscurantisme idéologique, il ne voulait manifestement pas d’une école républicaine, rempart contre le radicalisme et ascenseur social dans la République. L’extrême brutalité avec laquelle il s’en était pris, dès l’aurore de son règne, comme s’il n’y avait pas d’autres priorités, aux élèves désirant parfaire leur connaissance des langues par un séjour à l’étranger, supprimant les bourses qui leur étaient destinées, témoignait clairement de cet acharnement. Pourtant, cela ne lui a pas suffi.
Monsieur Lecornu vient avec la même violence de rayer de la carte scolaire plusieurs collèges de l’Eure, tous situés, comme par hasard, en zone d’éducation prioritaire, c’est à dire dans des quartiers de grande précarité qui, dans l’ensemble, ne votent ni pour lui, ni pour ses amis. Pierre Mendes France, à Val-de-Reuil, qu’il avait visité en septembre dernier pour en garantir la pérennité, en fait malheureusement partie. Cette décision est purement arbitraire. Le crypto-maire de Vernon, sans la moindre légitimité pour le faire, s’est manifestement arrogé un droit de vie ou de mort sur des établissements que, selon son bon vouloir ou son humeur du moment, alternativement, sont promis à la reconstruction ou à la démolition.
Deux étonnements d’abord devant ce comportement digne du sapeur Camembert connu pour reboucher un trou avec la terre d’un autre trou. Le premier est éthique. On veut espérer que ce n’est pas le nom d’un homme juste, efficace et intègre que le nouveau monarque départemental a voulu effacer. On aimerait que ce ne soit que, par ignorance, inadvertance ou désinvolture, bref involontairement, que, dans la circonscription qui l’a tant aimé, il fasse disparaître d’un claquement de ses doigts un symbole de l’intelligence et de grandeur de l’Eure. Cet exemple en forme de contrepoint ne lui était quand même pas à ce point insoutenable ? L’ombre du grand serviteur du pays lui était-elle autant préjudiciable ? Le patronyme de l’homme qui distribua un verre de lait aux enfants des écoles n’apparaîtra donc plus au fronton d’un collège. Le second est professionnel. On découvre, en cette piteuse occasion, les talents profondément cachés et les savoir-faire parfaitement insoupçonnés de l’ancien/toujours attaché parlementaire de M. Le Maire. Il s’enorgueillissait naguère d’être gendarme de réserve. Le voici également devenu recteur par auto-proclamation et par raccroc. En effet, cette décision sans doute improvisée un soir de banquet, sur le coin de table des primaires de l’ex-UMP, n’a fait l’objet d’aucune consultation, ni du terrain et on pense avant tout aux directeurs des écoles qui dépendent du collège Pierre Mendès France, ni des autorités académiques compétentes, rectorat et DASEN qui ont appris le caprice de l’exécutif/exécutant départemental en lisant le journal, ni des élus qui représentent au quotidien la population du territoire concerné et dont l’avais a été méprisé. Pas une minute de concertation avec la communauté éducative, les formateurs, les parents, les collégiens. Pas une seconde pour prendre le conseil ou consulter ceux qui, à l’éducation nationale, sont en charge de nos enfants. Un despotisme pas même éclairé. La méthode n’est pas seulement détestable. Elle est nulle.
Quoi qu’il en soit, après avoir juré, croix de bois, croix de fer, le 10 mai dernier, qu’il écouterait les arguments du Maire de Val-de-Reuil avant de faire son siège, après avoir promis d’attendre pour se déterminer les informations que lui donnerait les conseillers départementaux du Canton Jean-Jacques Coquelet et Janick Léger, après que l’un de ses directeurs généraux, David Mercier, a affirmé par mail, 24 heures seulement avant l’annonce de cette suppression qu’elle n’était pas à l’ordre du jour, une courte lettre en date du 2 juin a suffi au Jupiter ébroïcien pour accomplir son forfait. Il est vrai qu’il ne s’agit « que » de la formation de nos enfants. Pourquoi perdrait-on du temps ? Pourquoi prendre des gants ? Pédagogie, éducation prioritaire, réseau, soutien sont des gros mots manifestement inconnus de la collectivité départementale et du vocabulaire politique de son chef. Tout cela a donc été écarté d’une main molle et ennuyée.
Pour masquer sa très grande légèreté, Monsieur Lecornu évoque en vieux cheval de retour, malgré son âge encore tendre, en politicien roué, malgré sa relative virginité élective, dans un grand fourre-tout, censé camoufler son absence de jugeote, de jugement et de justice, à la fois l’héritage de son prédécesseur qu’il met décidemment sans la moindre élégance à toutes les sauces les plus nauséabondes, le danger que représentent les CES de type Pailleron que la déconstruction de Pierre Mendès France ne rendra pourtant pas moins inflammables, un nombre trop faible d’élèves et la sécurité du collège rolivalois. Ces deux derniers points méritent qu’on s’y arrête. « Qui veut noyer son chien dit qu’il a la rage ». PMF n’était pas le seul à connaître de faibles effectifs, mais il était aujourd’hui, cas unique dans le département, entouré de 265 logements en construction. Ajoutons que, depuis des lustres, on sait que de nombreux enfants habitant les communes voisines parcourent à des horaires déments des centaines de kilomètres en car chaque semaine simplement parce que la carte des transports scolaires n’a pas été ré-ajustée depuis la création de la Ville Nouvelle. Autant de solutions pour l’avenir. Quant à l’ordre et la discipline, il n’y avait aucun problème sur ce plan et avec mon équipe nous nous attachons avec assez de volonté à les maintenir pour trouver déplacé qu’un élu d’un territoire où la police nationale éprouve de lourdes difficultés m’en fasse la remarque incongrue. Non tout cela n’est que coquecigrues et billevesées. Cette décision reste irréfléchie, irresponsable, illogique et injuste.
Elle est irréfléchie, parce qu’elle a été décidée, comme l’ont été nombre d’actes du département depuis deux ans, par un homme seul, sans expérience, sans évaluation, sans raison. Pas le moindre débat dans l’hémicycle d’Evreux. Pas le moindre vote de ce Plan Pluriannuel d’investissements. Pas d’autorisation de faire passer le nombre des collèges du département de 53 à 50. Il y a des lois dans ce pays. Quand M. Lecornu se décidera-t-il à les respecter ?
Elle est irresponsable parce qu’elle fait fi d’un réseau d’éducation prioritaire performant (et des crédits qui vont avec), parce que le collège Pierre Mendès-France était la colonne vertébrale d’un groupe d’écoles primaires qui travaillaient en liaison avec lui, parce qu’elle ignore que cet établissement avait été fait premier collège numérique du département, parce qu’elle passe sous silence qu’un collège de ZEP, s’il ne veut pas accumuler 30 élèves par classe ne doit pas atteindre son effectif théorique, parce que elle cache le fait que les équipements collectifs (cour, documentation) des deux collèges où elle veut envoyer les élèves de PMF ne permettront pas de les accueillir, parce qu’elle méprise l’engagement de professeurs qui, au plus près d’élèves venant d’une population souvent en situation de grande pauvreté, font un travail remarquable. Un flou certain entoure ce mauvais coup. Que feront les écoles qui effectuaient un travail de proximité avec le collège Pierre Mendès France ? Où scolarisera-t-on un élève qui ne pourra plus l’être à Alphonse Allais, l’autre collège de la Ville ?
Elle est illogique parce qu’elle créée sur la dalle que l’ANRU avait magnifiquement réhabilitée, au contact de la Gare où se construit le développement immobilier de la Ville, une friche administrative dont nul n’imagine le devenir. Avec un cynisme consommé, le président du Conseil Général propose même que, puisque le Maire de Val-de-Reuil lui avait proposé dans un ultime effort que ce soit sur l’enveloppe du Plan National de Rénovation Urbaine de Nouvelle Génération, le PNRU2, que soit pris le coût de la modernisation de PMF, que l’on ponctionne les crédits nécessaires non pas pour sauvegarder l’établissement, mais pour trouver un autre usage à ses bâtiments évitant ainsi de payer le coût d’une déconstruction qu’il a décidée.
Non, à moins d’un an de deux élections générales, cette décision est tout simplement injuste. C’est un mauvais coup porté à la Ville la plus pauvre du département. On renoue avec la vieille politique de droite prônée par le prédécesseur de Monsieur Lecornu, Monsieur Collard, qui, pour quelques mètres ridicules, préféra construire le troisième collège de Val-de-Reuil au Vaudreuil. Demain, ce qui est proposé, c’est que le collège de l’exclusion et des classes populaires soit à Val-de-Reuil, au collège Alphonse Allais transformé en ghetto, et que celui de la réussite et des milieux favorisés soit au Vaudreuil, au collège Michel de Montaigne où les Rolivalois sont déjà en majorité, mais qui n’est pas classé en ZEP. C’est n’avoir aucune idée de ce qu’est l’aménagement d’un territoire et comment on peut remédier par le service public à ses inégalités. C’est n’avoir qu’une vision étroitement comptable de l’école et ne pas comprendre qu’elle est un outil de promotion pour ceux qui n’ont pas connu l’aisance par la naissance ou un héritage. C’est ne rien comprendre aux difficultés urbaines. C’est agir en gribouille et penser en oiselet.
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Parce que nous croyons en la nécessité d’une école forte et vivante, avec les professeurs, avec les parents d’élèves, avec tous les rolivalois, nous refusons cette mesure arbitraire et nous nous opposerons par tous les moyens à la fermeture du collège Pierre Mendès France.
Communiqué de Marc-Antoine JAMET
Maire de Val-de-Reuil, Conseiller régional de Normandie
1
JUIN
2016
Lucky Luke, figure incontournable de la bande dessinée, fêtera vendredi 3 et samedi 4 juin à la Médiathèque Le Corbusier à Val-de-Reuil ses 70 ans.
La 8ème édition de notre salon, l’un des premiers dédiés aux illustrateurs et aux dessinateurs de bande dessinée dans le département de l’Eure et la Région Normandie, ne pouvait manquer à ce rendez-vous. Il fallait célébrer celui qui demeure, pour des générations entières, le plus francophone des héros animés de western. Privilège exceptionnel, Lucky Luke dégainera donc pour l’occasion quelques-unes de ses vignettes culte. Après un séjour remarqué au Festival International d’Angoulême, où plus de 200.000 personnes ont pu les découvrir, plusieurs planches inédites de Morris s’arrêteront pour une halte prolongée de plus de trois mois dans la plus jeune commune de France. Au fil des éditions, le partenariat entre Val-de-Reuil et le Festival de bande dessinée d’Angoulême – partenariat unique en France – s’intensifie et s’enrichit. « Je m’en réjouis et tiens au nom de la municipalité et des milliers de personnes attachés à cette manifestation à en remercier mon vieil ami Franck Bondoux, son directeur, ainsi que celles et ceux qui contribuent à  la réussite et au développement  de cette belle manifestation » a déclaré Marc-Antoine Jamet. Cette exposition anniversaire s’installera du 3 juin au 17 septembre dans la salle d’exposition de la médiathèque. Elle retracera le parcours du plus célèbre des cowboys franco-belge, des premières esquisses de Morris aux dessins qui ont, peu à peu, donné naissance aux plus fidèles compagnons du cavalier solitaire, de Rantanplan à Jolly Jumper, mais aussi aux quatre horribles frères Dalton, ses ennemis légendaires.Â
Vendredi 3 juin, une première journée sera entièrement dédiée aux élèves des écoles de Val-de-Reuil, Léry, Poses, Incarville et des Damps. Plus de 20 illustrateurs, héritiers de Franquin, d’Uderzo ou d’Hergé, viendront initier 1500 enfants à un genre qui, par la combinaison de son récit et de ses illustrations, le rend à la fois universel et populaire. En parallèle de ces ateliers d’écriture et de dessin, les enfants seront accueillis toute la journée au Cinéma des Arcades pour assister à la projection du dernier dessin animée de Lucky Luke « Tous à l’Ouest ». Les élèves, accompagnés de leurs professeurs, assisteront enfin à la proclamation du Prix des Incorruptibles. Cette récompense vient clôturer le cycle des travaux de lecture réalisés tout au long de l’année au sein des écoles de Val-de-Reuil et de ses communes voisines. Elle sera attribuée au livre de jeunesse qui, parmi la sélection d’ouvrages que les jeunes lecteurs ont eu à départager, sera parvenu à recueillir la majorité de leurs suffrages. Encourager la pratique de la lecture par le développement d’un esprit critique et l’apprentissage ludique de l’écriture est un des axes fondamentaux de la politique éducative menée depuis plus de quinze ans par la municipalité grâce au soutien de l’Education Nationale et de la Région qui concourent à assurer chaque année l’organisation de ce salon pour faire reculer, à sa manière, l’échec scolaire et l’illettrisme.
Samedi 4 juin, de 10h00 à 18h00, le Salon étendu pour la première fois à tout le cÅ“ur de ville verra caricaturistes, conteurs, modélistes, dessinateurs, illustrateurs, danseurs et chanteurs de musique country investir, la Place aux Jeunes, la Médiathèque, la Cyberbase et la Maison de la Jeunesse et des Associations :Â
1) A la Cyberbase, voie Palestre, de 10h00 à 12h00, pour un atelier de figurines réalisées en trois dimensions dirigé par les membres du FabLab de Val-de-Reuil.
2) A la Médiathèque Le Corbusier, 88 rue Grande, de 10h00 à 17h00 avec la lecture de contes indiens par l’Association Lire et Faire Lire ; de 10h00 à 16h00, pour une série d’ateliers de caricatures (de 10h00 à 12h00 et de 14h00 à 16h00) conduit par les dessinateurs Pascal Debacque et Fred Coconut ;  de 14h00 à 16h00 pour un atelier multimédia réalisé à l’aide de tablettes graphiques animé par l’illustrateur Serge Lavrov ; de 14h00 à 16h00 avec le concours « Dessine-moi Lucky Luke ou un Dalton » ouvert aux jeunes de 3 à 18 ans, animé par les artistes Hughes Barthe et Steve Baker.
3) A la Maison de la Jeunesse et des Associations, rue Grande, avec la représentation gratuite et ouverte à tous de Pakita, comédienne et conteuse de livres pour enfants, et de sa pièce de théâtre intitulée « La Fée à lunettes rousse ».
4) Place aux Jeunes, de 13h00 à 16h00, l’Association Country de l’Eure invitera habitants et participants du Salon à venir les rejoindre pour un moment de détente, de danse et de chansons, rappelant la musique traditionnelle des pionniers du Texas et du Midwest.
Vendredi 3 et Samedi 4 juin, l’association BD Normande, Steve Baker, Hughes Barthe, Ceka, Charline, Fred Coconut, Severine Dalla, Imanol Dameck, Pascal Debacque, Nicolas Desrues, Fanzine, Christelle Guenot, Eric Héliot, Eric Ivars, Serge Lavrov, Franck Le Melletier, Daniel Morin, Pakita et les équipes de la Médiathèque de Val-de-Reuil attendent petits et grands, pour un week-end culturel et festif entre amis, pour un rendez-vous littéraire et ludique en famille, pour s’initier, apprendre ou redécouvrir la bande-dessinée sous toutes ses formes et dans tous ses états !